samedi 26 avril 2014

MARCHE DE LA PATATE DOUCE


La patate douce, plante originaire d’Amérique tropicale, aurait été rapportée par Christophe Colomb en Espagne en 1492 puis introduite sur les terres africaines par les Portugais.  Aujourd’hui, c’est la troisième culture la plus importante dans sept pays d’Afrique de l’Est et centrale, et la quatrième dans 6 pays d’Afrique australe. La plus forte consommation par habitant de patate douce est un pays ACP, les îles Salomon dans le sud Pacifique .
En dépit de son apparence, la patate douce est classée comme une racine potagère à la différence de la pomme de terre qui est un tubercule. C’est une plante rampante ou grimpante ; ses tubercules, de couleur variable (blanc au rouge en passant par le jaune et le violet) selon les variétés, sont riches en amidon et en sucres.
La patate douce est cultivée dans les zones tropicales et subtropicales mais elle est connue pour sa grande tolérance culturale puisqu’elle supporte les grandes chaleurs, les sols pauvres, les inondations sans oublier sa résistance aux maladies et ravageurs. Toutefois, la patate douce se nourrit de beaucoup soleil et son exposition à une température inférieure à 13°C durant quelques jours ou 3°C durant une journée l’endommage.  Plante pérenne qui est souvent traitée comme une plante annuelle, elle n’engage en principe pas beaucoup de coûts au niveau de la production mais nécessite des travaux notamment de désherbage en début de développement et de cueillette soignée, et donc de la main d’œuvre abondante.
Le plus souvent, la patate douce s’associe à des productions mixtes grâce à son cycle court ; ses feuilles peuvent servir de première culture pour couvrir le sol, contrant ainsi l’érosion et permettant le bon développement de cultures plus lentes. La récolte est un travail manuel délicat car les blessures à l’arrachage provoquent des taches épidermiques ; une pourriture risque de se développer. En matière de conservation, elle est plus délicate que la pomme de terre, ce qui a des incidences sur sa commercialisation à l’international et explique sa forte autoconsommation: elle doit être conservée au frais et au sec.
Sa consommation est triple : l’alimentation humaine, l’alimentation animale et la production d’alcool et de fécule. La patate douce occupe une place bien définie dans la sécurité alimentaire africaine en tant qu’aliment de substitution en période de soudure.  On l’apprécie en grande partie pour ses tubercules que l’on fait cuire, frire ou mettre au four. Mais ses feuilles sont également comestibles -contrairement à celles de la pomme de terre qui sont toxiques- et sont riches en protéines, vitamines et diverses substances minérales. On peut les consommer comme des épinards quand elles ne servent pas à l’alimentation animale.
Enfin, composés d’amidon mais aussi de saccharose, les tubercules peuvent servir à la production d’alcool ou encore de fécule pouvant donner du sirop si on le mélange à du sucre. Mais globalement, les potentiels de la patate douce restent encore très largement méconnus.
LA PRODUCTION
Au plan mondial, les producteurs de patates douces sont souvent pauvres. Cet aliment est stratégique car il leur permet de lutter contre les pénuries et de se couvrir en cas de catastrophes naturelles.
  Selon la FAO, 115 pays ont produit  102 323 748 t de patates douces en 2009. L’offre reste cependant très concentrée, 82,3% de la production mondiale se situant en Asie. Avec 76 543 500 tonnes soit 74,8% du total global, la Chine en produit de loin la plus grande partie et détient un peu moins de la moitié de la superficie mondiale consacrée à la patate douce (cf. infra tableau Surfaces cultivées 2009). Loin derrière, l’Indonésie est le 2e pays producteur asiatique et le 4e producteur mondial avec plus de 2 millions de tonnes (Mt) de production. Par exemple, dans la province de Papouasie en Indonésie, 90% des plats contiennent de la patate douce ; celle-ci est aussi la base de l’alimentation porcine.
Loin derrière mais au second rang mondial parmi les continents, l’Afrique participe à hauteur de 14% à la production mondiale avec plus de 14,3 Mt. Contrairement aux grands pays producteurs qui ont vu leur offre décliner au fil des années comme la Chine, l’Indonésie (2 057 913 tonnes), le Brésil (477 472 tonnes) et les Philippines (560 516 tonnes), certains pays africains ont augmenté leur production. A ce jour, le plus important  est l’Ouganda avec une récolte qui est passée d’environ 2 millions en 1999  à 2,76 Mt en 2009. La patate douce est son 3e produit agricole le plus important en terme de volume après la banane plantain et le manioc.
Suivent le Nigeria (2,74 Mt) et la Tanzanie (1,38 Mt) qui représentent avec l’Ouganda la moitié de l’offre africaine. Cette expansion de la production en Afrique s’explique par une demande accrue liée à la forte croissance démographique.
Acteur mineur sur la scène mondiale de la patate douce, l’Amérique latine a produit 2,16 Mt en 2009 et 1,96 Mt en 2010, soit un peu plus de 2% de l’offre globale : le Brésil est en première position sur le continent, suivi de Cuba et de l’Argentine. Les Etats-Unis, quant à eux, produisent relativement peu ( 1,081,720 en 2010) mais sont le premier exportateur mondial. En Europe, (plus de 60 000 t), seuls l’Espagne, le Portugal et l’Italie produisent des patates douces mais en quantités très limitées à l’échelle mondiale.
Tableau 1: Production mondiale de patates douces (en tonnes)

2006 2007 2008 2009 2010
Total Monde
106,641,705
100,943,340
104,578,294
102,323,748
 106,569,572
Asie, dont :  88,430,581  83,124,117  85,702,879  84,182,639  88,511,139
 Chine  81,039,000  75,600,000  78,830,000  76,772,593  81,175,660
 Indonésie   1,854,238    1,886,852    1,876,944    2,057,913   2,050,810
 Vietnam   1,460,900    1,437,600    1,325,600    1,207,600   1,317,060
 Inde   1,066,500    1,067,200    1,094,000    1,119,700   1,094,700
 Japon      988,900      968,400    1,011,000    1,026,000      863,600
 Philippines      566,773      573,734       572,655       560,516      541,525
Afrique, dont 14,712,718 14,098,182 15,275,678  14,353,091 14,213,680
 Ouganda   2,628,000   2,602,000    2,707,000    2,766,000   2,838,800
 Nigeria   3,462,000   2,432,000    3,318,000    2,746,817   2,838,000
 Tanzanie   1,396,400    1,322,000    1,379,000    1,381,120   1,400,000
 Angola      684,756      949,104       819,772         982,588       986,563
 Kenya      724,646      811,531       894,781       930,784      383,590
 Madagascar      869,000      890,000       941,355       910,857      919,127
 Mozambique      929,826       875,216        890,000       900,000      920,000 
 Rwanda      777,034      841,000       826,000       801,376      840,072
 Ethiopie      388,814      388,814           526,487       450,763      401,600
Amérique latine, dont  1,961,714    2,104,017    2,057,497     2,162,830   1,966,398
 Brésil      518,541      529,531       548,438       477,475      479,200
 Cuba      303,000      414,000       375,000       437,000      384,700
Amérique du Nord, dont       744,046      819,741       836,662       883,207  1,081,720
Etats-Unis      743,937      819,641       836,560       883,099       1,081,590 
Océanie, dont      719,410      763,716       641,861       680,177      742,554
Papouasie-Nouvelle Guinée      560,000      580,000       485,181       534,085       576,000

Source : FAOSTAT, Février 2012
EXPORTATIONS
La patate douce est un produit encore considéré comme exotique dans la plupart des pays à travers le monde, notamment les pays occidentaux; elle est encore peu connue non seulement à cause des difficultés liées à sa commercialisation et à sa conservation, mais aussi à cause du faible investissement dont elle fait l’objet. La patate douce est donc avant tout autoconsommée dans les pays producteurs. Néanmoins, avec la mondialisation et l’impact des diaspora sur les modèles de consommation, les volumes échangés ont fait un bond ces dernières années, progressant de plus de 54% entre 2004 et 2009.
En 2009, sur les 102 323 748 t de patates douces produites à travers le monde, seulement 188 794 t se sont retrouvées sur le marché mondial, soit à peine 0,18%. Moins de 80 pays en exportent et seulement 13 d’entre eux représentent 90% des exportations globales.
Tableau 2: Exportations mondiales de patates douces en 2009

 

Exportateurs Quantité (tonnes)
Monde 188,794
 Etats-Unis  97,194
Chine  26,090
République Dominicaine  11,779
Laos   10,325
Egypte   9,380
Viet Nam   9,056
Indonésie   7,185
Pays-Bas   7,060
Italie   5,877
Israel   4,967
Brésil   4,839
Honduras   4,796
Afrique du Sud   2,618

Source : ITC 2011
A noter que 50% de l’offre mondiale est destinée à la consommation alimentaire humaine, 30% à l’alimentation animale (une demande en forte hausse), le reste servant de semences et autres aspects culturaux. Bien que les Etats-Unis représentent moins de 1% de la production mondiale et qu’ils n’exportent que 7,6% (67 194 t en 2009) de leur production nationale (celle-ci étant très modeste par rapport à des géants comme la Chine), les Etats-Unis sont le premier exportateur mondial avec un tiers des disponibilités sur le marché international. A titre de comparaison, la Chine en exporte à peu près 26 000 t, soit une part infime de ses 76  Mt produites.
Depuis les années 80, la production aux Etats-Unis n’a pas beaucoup varié mais leur consommation par habitant a baissé, laissant place aux exportations et notamment aux achats du Département américain de l’Agriculture (USDA) pour sa politique d’aide alimentaire internationale . Entre 2005 et 2009, les exportations américaines ont plus que doublé en valeur pour atteindre $ 51,4 millions. L’essentiel de la demande pour la patate douce nord-américaine émane d’Europe (qui connaissait à peine ce légume il y a dix ans), essentiellement du Royaume-Uni dont les importations globales sont passées de 7,5 Mt en 2005 à 20,4 Mt en 2009. L’Irlande, notamment, en devient friande.
Le marché européen découvre donc la patate douce, sans doute sous l’influence de sa diaspora, et les Etats-Unis ont saisi les opportunités qui s’ouvraient sur ce marché naissant. Ce que n’a pas fait, ou peu, l’Afrique.
Le premier client de la patate douce américaine est le Canada (33 600 t), suivi du Royaume-Uni (27 000 t) et des Pays-Bas (3 600 t) ; ses concurrents sur le marché européen sont Israël, l’Egypte et l’Afrique du Sud. Les investissements dans la recherche & développement ainsi que les normes de qualité profitent au légume américain et rendent difficile la compétition.
Les pays ACP n’exportent quasiment pas. En 2010, seulement 14 461 t l’étaient, soit à peine 8% des volumes mondiaux, provenant de la République dominicaine (8 247 t), de Saint-Vincent-et-les Grenadines (1 621 t) et de la Jamaïque (1 135 t). Du continent africain, seuls l’Afrique du Sud (2 603 t), le Ghana (419 t), le Rwanda (167 t), le Cameroun (69 t) et Madagascar (68 t) interviennent sur le marché mondial mais avec des volumes extrêmement faibles.
Bien que la patate douce soit facile à cultiver, elle s’avère peu rentable dans le contexte africain. Le coût de la main d’œuvre est élevé, les rendements restent médiocres, tandis que les pertes post-récolte et les faibles prix d’achat pénalisent la production et dissuadent d’investir.  En Afrique, la culture de la patate douce est avant tout destinée à l’autoconsommation familiale. Le produit est d’ailleurs encore relativement peu consommé par la population urbaine.
Tout comme en Amérique du Sud, 90% de la production africaine est destinée à la consommation humaine contrairement à la Chine qui utilise 40% de ses disponibilités en patates douces pour l’alimentation animale qui est en demande croissante car les Chinois consomment de plus en plus de  protéines animales.  En Afrique et contrairement à l’Asie, la patate douce est donc très peu transformée, mise à part la fabrication de farine. Pourtant cette transformation permettrait de réduire les pertes post-récoltes et de  résoudre de façon plus générale les problèmes liés à la conservation du produit.
Quant à  l’Afrique du Sud, elle est autosuffisante : sur les dix dernières années, sa consommation en moyenne s’est élevée à 47 766 tonnes par an  alors que sa production  la plus basse durant ces mêmes 10 années a été de 47 935 t en 2006, année de conditions météorologiques défavorables et de hausse des coûts de production, et la plus élevée de 62 688 t en 2009. Ses exportations varient selon ses niveaux de production. Son marché principal est l’Europe (Pays-Bas, Royaume-Uni, Portugal, France et Belgique) mais elle expédie également des volumes sur le reste de l’Afrique. Seulement 2 tonnes ont été destinées à Singapour en 2009.
A noter que si les patates douces sud-africaines entrent sans payer de droits de douane sur les marchés européens et canadiens, elles se voient imposer un droit de 45% en Corée, de 40% au Portugal (2009) et en Thaïlande, de 12,8% sur le marché japonais, de 6% aux Etats-Unis et encore de 10% en Albanie.
IMPORTATIONS
Hormis un recul de 3% en 2009, les importations mondiales ont progressé de 2006 à 2010, passant de 156 988 t à quelque 245 000 t, soit une progression de 56% en 4 ans. Sur 122 pays importateurs, 17 représentent 90% des achats totaux sur le marché mondial.
Le plus grand pays importateur est actuellement européen, le Royaume-Uni, avec plus de 39 000 t (dont 27 659 t des Etats-Unis, 4 179 t d’Israël et 2 931 t du Honduras). Le Canada est au deuxième rang, quasi exclusivement approvisionné par son voisin les Etats-Unis, premier exportateur mondial. A noter que les Etats-Unis sont également importateurs, notamment de la République dominicaine pour 7 300 t et de la Chine pour  2 800 t.
Puis suivent d’autres pays européens devenus friands de patates douces, comme l’Albanie qui a importé 15 740 t quasi intégralement de la Slovaquie, l’Italie, les Pays-Bas et la France. En Asie,  le Japon s’impose au quatrième rang des importateurs, suivis de la Thaïlande, Singapour et de la Malaisie.
L’importance de l’Europe comme région de destination des exportations mondiales s’explique aussi en ce qu’elle est le marché le plus rémunérateur au monde. C’est notamment le constat fait par l’Afrique du sud qui préfère y vendre ses patates douces au détriment de l’approvisionnement d’autres marchés africains voisins, voire même asiatiques .

Tableau 3: Importations mondiales de patates douces en 2009

 

Importateurs Quantité (tonnes)
Monde 207,364
 Royaume-Uni  39,022
Canada  35,778
Albanie  15,740
Japon   14,903
Italie  19,759
Pays-Bas  12,093
Etats-Unis  10,627
Thailande  10,626
France   8,380
Singapour   7,139
Malaisie   5,577
Haiti   3,360
Hong Kong (Chine)   2,360

Source : ITC 2011  A peine plus de 3500 t étaient destinées aux pays ACP en 2010 soit moins de 1,5% des importations mondiales, soulignant une fois de plus l’importance de l’autoconsommation de cet aliment de base pour les populations rurales mais aussi le manque de dynamisme des marchés urbains qui souvent sont enclins à importer des denrées même si elles sotn produites dans le pays. En Afrique, les importateurs demeurent modestes avec en tête le Botswana (environ 600 t), l’Angola (une centaine de tonnes), l’Afrique du Sud (quelque 60 t) et le Zimbabwe (environ 50 t).
Le niveau d’importations d’Afrique du Sud est fortement lié à la variation de sa propre production. Les plus importants achats sur le marché mondial remontent à 2008 où 310 t ont été importées de pays africains, notamment du Ghana, du Gabon, du Nigeria mais aussi de Chine, pour faire face à la baisse de production de 50 598 à 48 531 tonnes de 2007 à 2008.


PRIX

Tableau 4: Indice de prix de gros Etats-Unis ($/tonne)
 

Année
Prix moyen
1996 175.88
1997  183,13
1998 189,75 
1999 189,71
2000  215,59
2001 200,99
2002 189,08
2003 247,71
2004 125,00
2005 116,26
2006 110,99
2007 102,18 
2008 114,08 
2009 116,16

Source : US Dept. of labor, Bureau of Labor Statistics
Les prix des patates douces fraîches répondent à la loi de l’offre et de la demande, aucun mécanisme de régulation des prix n’existant et aucun organisme international ne recensant leur évolution comme, par exemple, pour le cacao, le café, le sucre, etc.
Ces prix peuvent être suivis en se référant notamment au PPI (Indice des prix à la production) des Etats-Unis qui se fonde sur les cours du commerce de gros. Depuis 2004, le PPI est descendu en dessous de $ 125 la tonne alors qu’il variait aux alentours des $ 180 entre 1996 et 2002. L’année 2003 reste exceptionnelle car elle a été marquée par une hausse de prix suite à des dommages et pertes causés par des insectes et ravageurs.
En Afrique du Sud, les prix ont été relativement stables sur l’ensemble de la période de 2000 à 2009, mais avec d’importantes fluctuations s’expliquant exclusivement par les fondamentaux du marché. A partir de 2005, la hausse a été continue et soutenue, partant de 1200 rands la tonne environ pour atteindre les 2400 en 2009/10.
L’indice de prix de patates douces suivi en Afrique pour l’Ethiopie, le Kenya ou l’Ouganda montre qu’entre 2007 et 2009, les prix ont augmenté, particulièrement en Ouganda, où il a presque triplé en 2 ans.



















PROBLEMATIQUES ET ENJEUX
Comme dans la plupart des filières, la plupart des pays ACP, notamment l’Afrique, n’est pas compétitive au niveau industriel, logistique et de sa recherche & développement. Promouvoir la culture de la patate douce, c’est soutenir le développement rural, les conditions de travail des femmes et des paysans. Pourtant, de plus en plus de bienfaits de la patate douce sont révélés par des recherches et études.
• Rendements

Si l’on compare quelques pays producteurs, la Chine a un rendement moyen de 21,5 t/ha et l’Indonésie de 11,2t/ha, tandis que l’Ouganda se situe à 4,5t/ha, le Nigeria à 2,9t/ha et la Tanzanie à 2t/ha. Le potentiel de la patate douce est sous-estimé et son utilité se limite souvent à un aliment de substitution dans les ACP.

Tableau 5. Productivité de la patate douce
Culture Matière sèche (kg/ha/jr) Apport énérgetique (milliers kcal/ha/jr)
Patate douce
22
70
Pomme de terre
18
54
Ignames
14
47
Manioc
13
27
Riz
18
49
Blé
14
40

Source : Ewell & Kirby, 1990
La patate douce possède un avantage souvent méconnu en terme de productivité : la comparaison de sa matière sèche et énergétique dépassent largement d’autres produits agricoles. En outre sa  teneur en protéines devance de nombreux autres produits.
• Valeur nutritionnelle
La patate douce est riche en vitamine A, B et C et en potassium. Or, en Afrique subsaharienne, on estime que 32% de la population souffre de déficiences en vitamine A, ce qui peut conduire entre autres maladies à la cécité. La patate douce peut ainsi servir d’aliment de base à forte valeur ajoutée et en particuliers pour les enfants et les femmes enceintes qui sont le plus exposés à la déficience.   
• Recherche & développement
Le Centre international de la pomme de terre (Centro Internacional de la Papa, CIP) de Lima, au Pérou, entretient la plus importante banque de gènes de patate douce au monde; elle comprend des milliers de variétés sauvages, traditionnelles et améliorées. Des travaux de recherche du début du XXè siècle ont montré que plus de 100 produits industriels pouvaient être fabriqués à partir de la patate douce. Mais la mise en œuvre n’est toujours pas développée à ce jour.
A titre d’exemple, de grands groupes industriels comme Toyota ou encore Cargill & Dow ne serait qu’à l’étape de la planification des applications industrielles de la recherche sur la patate douce, notamment la production de l’acide lactique ou polyactique utilisé dans la fabrication des plastiques biodégradables.  
Des études ont aussi démontré que la patate douce fournit 2 à 3 fois plus d’hydrate de carbone que le maïs et pourrait être une source importante dans la production de bioéthanol. Les rendements en hydrate de carbone de la patate douce approchent ceux de la canne à sucre ; à noter aussi que la patate douce est beaucoup moins exigeante en pesticide et en engrais que le maïs. Certains envisagent sérieusement la production de patates douces pour le bioéthanol sous réserve qu’il y en ait assez pour l’alimentation humaine et animale.
Un programme d’amélioration de la patate douce a été mis en œuvre par croisement entre les variétés obtenues du CIP et des variétés locales sélectionnées. En France, le Cirad a identifié un hybride, baptisé par la suite « Africa » par les producteurs auprès desquels il a connu un grand succès ; il est commercialisé sur les marchés urbains africains. A son actif, son cycle de production plus court de 12 à 16 semaines, un meilleur rendement avec de nombreuses racines et une très bonne résistante aux maladies (la galle), une tenue post-récolte de 4 semaines, une belle apparence et un très bon goût qui plaisent aux consommateurs. Sa teneur en provitamine A élevée le rend d’autant plus intéressant.

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MARCHE DES EPICES


Le mot « épices », désignant un regroupement hétérogène de produits du commerce international, comprend en général, notamment, les poivres et piments, le gingembre, la cannelle, la noix de muscade/macis, les clous de girofle et la vanille. Les produits de base Piment et Noix de muscade/macis sont décrits ci-après, dans le cadre de la rubrique « épices », en termes de données de base, de production et de commerce internationaux, et de leur importance pour les pays ACP.

Piment (Capsicum spp).

Le piment est une plante pérenne ligneuse originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. La plante peut atteindre les 2,5 m de haut, et porte des fleurs blanches, en forme d'étoile, avant que n'apparaisse les fruits (ou baies). Ceux-ci, d’abord vert clair ou sombre, deviennent à maturité jaunes, rouges ou orange. Le péricarpe (peau du fruit) peut être lisse ou rugueux, épais ou mince, et luisant ou terne. Les baies forment par ailleurs des lobes à leur base, et pèsent approximativement de 5 à 16 g. Dans le cadre de cultures commerciales de piment, ils sont traités comme des plantes annuelles, car le nombre et la taille des fruits diminuent avec l’âge.
On peut consommer le piment cru ou comme partie d’un repas, mais le plus souvent les piments sont traités pour faire des sauces, des conserves au vinaigre ou des lamelles séchées. Ce produit est le plus souvent mis sur le marché sous forme de légume frais. Ce sont le consommateur ou le marché cible qui déterminent le cultivar ou la variété locale mis en culture en tel ou tel endroit des Caraïbes. Pour l’exportation, les critères généralement retenus sont la taille, la couleur, le piquant et l’arôme. Les piments cultivés pour l’exportation doivent également avoir un péricarpe épais pour faciliter une expédition sans dommage. Les pédoncules doivent être intacts sauf pour les piments destinés à être transformés, en effet l’examen du pédoncule permet de déterminer la fraîcheur du fruit.
On considère généralement que le principal importateur de piments sont les États-Unis d’Amérique. D’autres importateurs importants sont le Canada et l’Union européenne. L’Inde est elle aussi un grand pays consommateur, mais un importateur insignifiant, sa consommation étant couverte par sa propre production.
S’il est possible de procéder à la préparation du sol, à la fertilisation, et à la protection anti-ravageurs du piment dans le cadre d’opérations à grande échelle, les opérations de plantation et de récolte exigent encore une main-d’œuvre importante et compétente. On peut conserver les piments au froid jusqu’à deux semaines, selon la façon dont ils ont été cultivés et récoltés. Le produit est très vulnérable aux lésions et à la pourriture, et de ce fait il est nécessaire de le transporter dans des caisses appropriées, et bien au sec.
Types et préparation des sols
Un pH de 6,5 est idéal, et peut produire un rendement substantiel en piment. Il est également souhaitable d’avoir une forte teneur en matière organique, et un bon drainage, le piment étant très sensible à l’engorgement du sol. Dans les zones avec des vents de plus de 8 km/h, il convient de planter des brise-vent pour éviter que le sol et la plante ne se dessèchent. Des exemples de brise-vent susceptibles d’être mis en place sont le maïs (Zea mays), le pois d’Angole (Cajanus cajan), et la canne à sucre (Saccharum officinarum).
Croissance et nutrition de la plante
La multiplication des piments se fait par semis de graines en plates-bandes ou en caissettes dans une pépinière. Il est important d’observer que les graines utilisées pour la multiplication doivent être récoltées sur des plants indemnes de maladies, et à partir de fruits montrant des caractéristiques recherchées (taille, forme et couleur). Dans des conditions idéales les graines germent en huit jours seulement, les plants pouvant ensuite être transplantés à partir de 4-6 semaines.
Le plant de piment est sensible à la sécheresse, et de ce fait, quand les précipitations sont insuffisantes, un complément d’eau doit être apporté par irrigation, notamment dans la semaine qui suit la transplantation. La température moyenne doit être de 25   35 °C durant la journée, et de 22 – 26 °C la nuit.
Une production optimum suppose une application raisonnée d’engrais. En préalable, une analyse du sol doit permettre une utilisation maximum des nutriments apportés. Dans les systèmes de culture intensive, le plant de piment a besoin d’une fertilisation lors de la transplantation pour faciliter l’enracinement et la pousse, lors de la floraison pour assurer celle-ci et la rétention des fruits, et lors de la récolte pour assurer la continuité de la production. Pour une densité de plantation de 19.760 à 24.700 plants / ha, les taux recommandés pour l’azote, le phosphore et le potassium (NPK) sont de 168 kg N / ha, 110kg P (sous forme de phosphate) / ha et 250 kg K (sous forme de potasse)/ ha.
Protection des cultures
Dans les Caraïbes, même s’il existe de nombreux pathogènes et ravageurs importants, l’approche Lutte Intégrée (IPM) donne des résultats acceptables. L’assainissement des champs, en même temps que les méthodes de lutte chimique et par les façons culturales, contribue à l’approche intégrée. Les aleurodes (Bemisia tabaci), les acariens (Polyphagotarsonemus latus), et les aphidiens (Aphids gossypii) sont à l’origine de pertes significatives du fait qu’ils peuvent transmettre un ou plusieurs virus incurables. On citera le virus de la mosaïque du tabac, le virus de la mosaïque du concombre, le virus Y de la pomme de terre et le virus Gemini. Les symptômes d’une attaque virale comprennent la déformation et le rétrécissement des feuilles, le nanisme de la plante, une réduction spectaculaire du rendement, et en fin de compte la mort de la plante. D’autres maladies importantes sont l’anthracnose, la bactériose foliaire, et le pourridié à Phytophtora.
La production de piment peut souffrir sévèrement de l’absence d’un programme efficace de lutte anti-adventices. Ce programme doit toujours intervenir avant la floraison des adventices, de façon à prévenir la dispersion de leurs graines. Des méthodes culturales telles que rotation des cultures et paillis peuvent également être utilisées pour lutter contre les adventices, en complément aux moyens chimiques.
Récolte et post-récolte
Les fleurs apparaissent normalement 6 – 7 semaines après la transplantation et la maturation des baies intervient environ 7 semaines plus tard. Les fleurs apparaissent en poussées espacées de trois semaines, ce qui pose des problèmes aux exploitants qui veulent approvisionner le marché sur une base hebdomadaire. Les indices de maturité pour le piment sont la taille, la couleur et la fermeté de la baie. Le piment doit être placé en caisses bien ventilées pour permettre un rafraîchissement rapide, et au froid si leur entreposage doit durer un certain temps.
On évitera les pertes post-récolte en maintenant les piments propres, secs et indemnes de lésions et de maladies. Les critères de tri et de gradation utilisés sont déterminés par le consommateur final, car diverses variations sont possibles en fonction du marché.
Conditionnement et transport
Le piment doit toujours être transporté en caisses non repliables, bien ventilées, car l’utilisation de sacs ou de filets cause des dégâts. Le conditionnement export se fait en cartons perforés contenant environ 4 kg de baies. Ces cartons doivent toujours être entreposés au frais, et palettisés sur une hauteur ne dépassant pas 10 cartons pour éviter le tassement.
Produits et utilisations

Le secteur du piment a des liens étroits avec l’industrie agro-alimentaire, notamment les aliments transformés, les produits carnés et les épices. Le piment s’utilise frais ou transformé, et il existe une grande diversité de produits élaborés à partir des piments rouges (chili) et autres. Les produits transformés non secs consistent en sauces, sauces piquantes, salsas, purées de piment, piments au vinaigre, piments entiers en bocaux, piments en conserve et gelée de piment. Les produits secs comprennent les piments séchés, entiers ou en poudre, et les lamelles de piment. Les produits à valeur ajoutée comprennent l’huile de piment, les oléorésines de piment et le spray au piment.

Noix de muscade (Myristica fragrans)

Le muscadier, Myristica fragrans est un arbre tropical à feuilles persistantes épaisses, originaire des Îles Banda d’Indonésie, une petite chaîne insulaire dans le Pacifique Sud-Ouest. Le genre Myristica est le plus important, comptant plus de 72 espèces présentes, de l’Inde et du Sri Lanka à l’Est, à l’Australie du Nord-Est, Taïwan, et le Pacifique, en passant par la Malaisie. Il a été introduit dans plusieurs pays tropicaux dont bon nombre aux Antilles – la Grenade, St Vincent, Ste Lucie, la Dominique, la Jamaïque, Montserrat, la Martinique, la Guadeloupe et la Trinité-et-Tobago. Le principal producteur antillais est la Grenade.
La principale espèce cultivée commerciale est la noix de muscade de Banda (Myristica fragrans Houtt.), qui est l’espèce dominante à la Grenade. En Indonésie, on cultive également la noix de muscade de Papouasie (Myristica argentea Warb). Le muscadier porte un fruit ressemblant à une pêche. Le fruit contient une noix protégée par une coque dure, que recouvre un macis de couleur rouge. À maturité le fruit se fend en deux et laisse voir le macis. Le fruit tombe alors au sol. Le terme ‘noix de muscade’ désigne indifféremment le fruit, la graine ou le noyau. L’épice ‘noix de muscade’ signifie le noyau séché, tandis que le terme macis désigne l’arille séchée et salée.
Dans la plupart des pays où pousse le muscadier, on le trouve dans de petites exploitations familiales, le plus souvent en culture intercalaire avec des spéculations comme le cacao, la banane, le clou de girofle, le cocotier, les fruits, les racines et tubercules, et les légumes. Cependant, en Indonésie, la culture du muscadier relève du secteur privé commercial. Le secteur de la noix de muscade est une source d’emploi et de revenu importante pour une majorité de ruraux.
Généralités sur la culture
a.      Climat et type de sol
Le muscadier se plaît dans des conditions tropicales chaudes et humides, avec des précipitations annuelles moyennes de 150 cm ou davantage. Sa culture se fait généralement à flanc de colline, jusqu’à 1.300 m au dessus du niveau de la mer. Le muscadier a besoin d’un sol bien drainé avec de bonnes capacités de rétention hydrique. Le limon argileux, le limon sableux et les sols latéritiques rouges sont parfaits pour sa culture. 

b.      Résistances
Le muscadier ne tolère ni les climats secs ni les sols engorgés. Avec son système racinaire superficiel, il est aisément déraciné ou abattu par des vents trop forts.
Culture (croissance et fertilisation
 La culture du muscadier est très facile. On l’appelle souvent ‘la culture du paresseux’. Le muscadier est multiplié par graines ou par multiplication végétative.
(a)   Graines – les graines tombent de l’arbre à maturité, germent autour du plant mère et les plants sont prélevés et transplantés. Cette méthode donne des arbres à tronc unique et de grande taille.
(b)  Multiplication végétative – la greffe (greffe par approche), le marcottage ou le marcottage aérien sont des méthodes courantes. Environ 4 mois après la greffe, les plants résultants de la greffe sont placés dans des bacs de durcissement. Une fois pleinement sortis, les plants sont entreposés sous 70% d’ombre avant plantation sur champ. Les arbres ainsi produits sont en général dotés de plusieurs troncs et plus petits que ceux venant de graines.
On espace les plants de 9x9m en moyenne, cependant les plants greffés sont plus resserrés, 5x5m. Une plantation typique aura de 50 à 200 arbres femelles pour un arbre mâle. Cependant, en cas de plants greffés, on dispose un mâle pour 20 femelles. Une culture intercalaire est mise en place pour apporter de l’ombre tant que les arbres sont jeunes, et ces arbres protecteurs sont enlevés graduellement de la seconde à la septième année. La pollinisation est croisée, et de ce fait une récolte de noix de muscade montre une variété considérable en ce qui concerne la taille et la forme du fruit, ainsi que la quantité et la qualité du macis. La première floraison apparaît à 4-7 ans et les arbres sont pleinement productifs à partir de 20-25 ans, continuant de produire pendant encore 30 à 40 ans.
Si les jeunes arbres nécessitent quelques soins, il n’est en général pas appliqué d’engrais, les arbres se satisfaisant des reste de la culture intercalaire. Après maturité, les arbres sont en général laissés sans soins.

Un muscadier peut produire jusqu’à 100 kg de noix de muscade et 10 kg de macis par an. 1.000 kg de noix vertes donnent 500 kg de noix sèches et 40-50 kg de macis.
Protection des cultures
La principale maladie du muscadier est le dépérissement (Wilt). Les symptômes sont un dépérissement graduel de la plante et une nécrose des racines à partir de leurs extrémités, une perte de feuilles excessive, la chute des fruits, et pour finir la mort de l’arbre. La maladie est associée avec divers champignons dont les Rosellinia spp et il peut y avoir d’autres facteurs y prédisposant. Elle pourrait être à l’origine d’un grave déclin du secteur, car il n’existe pas à ce jour de méthode communément admise pour la combattre.
La maladie de la graisse est associée à des champignons saprophytes tels que Nigrospora, Botryodiplodia et Collectotrichum, tandis que le mildiou filamentaire est causé par les champignons Corticium spp.
Le muscadier n’a pas de ravageurs sérieux parmi les insectes.
Récolte et post-récolte
 Les fruits parvenus à maturité sont soit gaulés, soit recueillis au sol après leur chute. Une récolte rapide est essentielle pour éviter les moisissures. Les traitements post-récolte diffèrent légèrement en fonction de l’endroit où est cultivé le muscadier. À la Grenade, le fruit est ouvert au couteau et le noyau prélevé avec le macis. Celui-ci est alors soigneusement séparé du noyau, gradé, et mis à sécher immédiatement au soleil jusqu’à atteindre un degré d’humidité de 14%. Une fois le processus de séchage entamé, le macis ne doit pas se réhumidifier, car il en résulterait de la moisissure et le macis devrait être éliminé. Le macis est livré à l’usine de traitement séché.
Les noix de muscades fraîches vertes, toujours dans leur coquille, sont mises en sacs et livrées dans les 24 heures suivant la récolte aux stations de réception, qui les acheminent vers l’usine de traitement. Les noix y passent par tout le processus de contrôle qualité, séchage, tri, casse, classement et conditionnement export. Le séchage des noix de muscade dure 6-8 semaines à 29 – 32° C. La casse est faite à la machine, tandis que le tri est manuel. La première étape du classement est la flottation dans l’eau. Toutes les noix qui flottent sont défectives et éliminées. LA second étape est le tamisage sur tamis métallique, qui donne trois tailles – 242 noix au kg, 176 noix au kg et 65 noix au kg.
En Indonésie, la noix de muscade est séchée sur l’exploitation dans de petits fours. Une fois séchés, les amandes et les macis sont livrés à des collecteurs régionaux. La coque dure est alors enlevée, la noix lavée, encore séchée, puis emballée en sacs ou autres contenants de 50-75 kg et expédiée pour être à nouveau nettoyée et triée.
Produits et utilisations
Seule la graine du muscadier est utilisée. Elle comporte 30-55% d’huile et 45-60% de matière sèche, dont des matériaux cellulosiques. Les huiles sont de deux sortes, (1) l’huile essentielle, appelée également huile volatile (5-15% de la graine), qui est un liquide incolore ou jaune pâle avec le goût et l’odeur de muscade ; et (2) l’huile fixée, aussi appelée beurre de muscade (24-40% de la graine), qui est une matière semi-solide d’un brun rougeâtre avec le goût et l’odeur de muscade.
Organisation du marché international
La majeure partie des exportations de noix de muscade de la Grenade part vers l’Union européenne, et même si la demande dépasse largement l’offre, surtout après le passage de l’ouragan Ivan en 2003, la noix de muscade de la Grenade est mieux appréciée en Europe que celle d’Indonésie en raison de sa qualité et de son goût supérieurs. La qualité des noix de muscade importées en UE à partir de l’Inde et de l’Indonésie pose des problèmes croissants, en raison de leur degré élevé de contamination par une mycotoxine naturelle, l’aflatoxine, produite par deux moisissures : Aspergillus flavus, et Aspergillus parasiticus. Si la contamination à l’aflatoxine n’affecte pas la productivité du muscadier, le produit est inapte à la consommation. La possibilité de mise sur le marché en est affectée, car les pays importateurs imposent des normes strictes en matière de contamination à l’aflatoxine. L’Association européenne des épices (ESA), qui regroupe les membres de l’Union européenne, a fixé des taux limites d’aflatoxine.
L’Association coopérative de la Grenade pour la noix de muscade (GNCA) s’est vu confier par la Loi sur le secteur de la noix de muscade l’ensemble des opérations de contrôle de la noix de muscade exportée. Cette mesure a été prise non seulement pour réguler et contrôler l’exportation du produit, mais encore pour protéger le marché du secteur de la noix de muscade. La GNCA est par ailleurs partenaire de JHB International Trade & Finance SA, Belgique, dans le cadre d’un contrat d’agence exclusive, pour la vente de la noix de muscade de la Grenade aux importateurs, négociants, finisseurs et distributeurs.
La production de noix de muscade de la Grenade ne s'est jamais remise et il en est résulté la perte de son rang sur le marché, et l’émergence de nouveaux concurrents. L'Inde occupe désormais la place qu'occupait la Grenade comme second producteur mondial de noix de muscade. Les exportations indiennes de noix de muscades non transformées sont relativement faibles, du fait de la consommation et de la transformation locales. L’Inde est par ailleurs confrontée au problème de la contamination de ses noix de muscade par l’aflatoxine.
La GCNA a bien compris que, outre la revitalisation du secteur de la noix de muscade, il lui faut s'adapter aux normes internationales en suivant les prescriptions HACCP, ISO et du Codex. Il est également nécessaire de continuer à préserver la noix de muscade de l’aflatoxine, comme l’exige actuellement l’Europe.

La production mondiale et les ventes internationales de piment
Principaux producteurs de poivre - 2007 - 2009 (FAOSTAT)
Pays
Production (tonnes métriques)
2007
2008
2009
Chine
14026272
14274178
14520301
Mexique
1890430
2054970
1941560
Turquie
1759220
1796180
1837000
Indonésie
1128790
1092120
1100000
Espagne
1057530
918140
1011700
République dominicaine
29118
32894
 37831
Jamaïque
8556
7869
10804
Belize
502
486
538
 Principaux pays exportateurs de poivre(COMTRADE)
Pays
Exportations  (Kg)
2007
2008
2009
Pays-Bas
379,159,921
414,500,336
534,989,288
Espagne
379,047,646
448,842,252
468,407,141
Canada
75,001,764
114,589,139
79,727,971
États-Unis
108,521,477
100,581,505
99,939,433
France
45,369,100
46,915,402
23,960,224
Principaux importateurs de poivre(COMTRADE)
Pays
IImportations (Kg)
2007
2008
2009
États-Unis
585,025,302
387,020,181
648,740,047
Allemagne
277,775,976
303,660,900
326,428,300
Royaume-Uni
147,885,984
149,103,400
135,995,933
Espagne
26,727,799
32,418,189
32,552,720
Pays ACP - exportateurs du poivre en 2009 (flux d'échanges par destination et volume)(COMTRADE)  
Pays importateur
Pays exportateur
Quantité exportée(Kg)
Valeur commerciale
États-Unis
République dominicaine
4,710,038
$8,859,107
Belize
31,697
$90,785
Jamaïque
31,613
$200,108
Trinité-et-Tobago
18,898
$77,855
Allemagne
Kenya
539,000
$1,630,000
Ouganda
58,100
$169,00
République dominicaine
67,600
$70,000
Ghana
21,800
$46,000
Royaume-Uni
Ghana
2,250,821
$4,817,070
Kenya
1,298,733
$4,446,677
Ouganda
1,068,073
$2,800,297
République dominicaine
750,613
$1,590,481

Figure 2:  ACP Hot Pepper Exports
Consommation, commercialisation et commerce international
Le principal consommateur de piment dans le monde continue d’être les États-Unis, suivis par l’UE. Si plus de 90% des importations US de piments proviennent du Mexique, les pays des Caraïbes continuent de figurer en bonne place parmi les fournisseurs des piments les plus forts importés aux États-Unis. Ces piments piquants sont les variétés Scotch Bonnet, Habaneros, Moruga Red et CARDI Green, exportées à partie de la République dominicaine, Belize, la Jamaïque, et Trinité et Tobago.
Les prix atteints par les piments des Caraïbes sont en général plus élevés durant les mois d’automne et d’hiver aux États-Unis (novembre à avril), quand la production locale est à son niveau bas.
Le Canada importe également des piments des Caraïbes, mais sur une plus petite échelle. Les exportations en direction du Canada se retrouvent le plus souvent dans les villes avec une forte population d’Asiatiques et d’Antillais (Toronto et Montréal), qui sont de gros consommateurs de piment.
Exception faite de la République dominicaine, les importations européennes en provenance des Caraïbes sont minimes et sporadiques. Les principaux importateurs sont l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui s’approvisionnent essentiellement au Brésil, en Israël, en Inde, au Kenya, en Ouganda et au Ghana. Le marché européen pour les piments cultivés aux Caraïbes est prometteur, surtout pour le Royaume-Uni, dont les zones urbaines telles que Londres comptent nombre d’originaires des Antilles. L’existence de vols directs entre les pays producteurs de piment aux Caraïbes et le Royaume-Uni créent des opportunités supplémentaires pour ce marché.
Les flux en provenance du CARICOM doivent être plus réguliers, et de strictes normes phytosanitaires adoptées et appliquées, de façon à ouvrir de nouveaux marchés et à préserver les marchés existants. Les exportations de Trinidad et Tobago ont subi une réduction significative en raison de l’importance de la consommation intérieure, qui entraîne un niveau élevé de prix sur le marché local. Les prix que demandent les producteurs sont plus élevés que ce que peuvent payer les exportateurs tout en restant compétitifs sur le marché international. Les apports de la région Caraïbe ont également souffert des modifications climatiques. De longues périodes de sécheresse, combinées à des précipitations abondantes à l’origine d’inondations, ont affecté négativement la production. Si le changement climatique est un phénomène mondial, les Caraïbes y sont plus particulièrement vulnérables en raison de la pénétration relativement faible de nouvelles technologies comme la production sous couvert et la lutte intégrée.
Les Caraïbes restent un acteur de premier plan sur le marché mondial du piment, même si les statistiques d’exportation à partir de la région sont peu élevées. La saveur et le piquant des piments des Caraïbes leur permettent d’atteindre les meilleurs prix, particulièrement aux États-Unis. L’émergence du Ghana et de l’Ouganda comme producteurs importants de piments Habaneros et Scotch Bonnet sur le marché européen va rendre plus malaisée l’entrée sur ce marché des producteurs des Caraïbes, dont les coûts de revient sont plus élevés. La réputation des Caraïbes pour leur production de piments à l'arôme et au piquant supérieurs devrait être un encouragement pour toutes les parties prenantes du secteur.
Le seul pays ACP parmi les dix principaux producteurs de piments rouges et verts en 2009 était le Nigéria. 28 pays ACP au total ont produit 1,056 million de tonnes de piments, soit 3,7% de la production mondiale. Les cinq premiers producteurs ACP étaient le Nigéria, l’Éthiopie, le Ghana, le Bénin et la République dominicaine. Concernant les piments verts et rouges (séchés), les pays ACP ont produit 420.753 tonnes, soit 13,4% de la production mondiale. Les cinq premiers producteurs ACP étaient l’Éthiopie, le Ghana, le Nigéria, la République démocratique du Congo et le Bénin.
a)     c) Production mondiale
La production mondiale de ‘noix de muscade, macis et cannelle’ est restée relativement stable au cours des dernières années. En 2009, la production totale était de 77.641 tonnes (FAO, 2009) avec un rendement moyen de 0,26 t/ha. Cette production est en baisse par rapport aux 81.332 tonnes de 2005. Les dix principaux pays producteurs sont donnés par le tableau 7 ci-dessous.
Table 7: Top ten nutmegs, mace & cardamom producing countries in the world
Country
Production  (tons)
2009
%  of World Production
Acreage under Production (ha)
Yield/ha
(tons)
Guatemala
23,794
 30.6
66,112
0.35
India
17,000
 21.9
100,000
0.17
Nepal
9,774
 12.6
14,912
0.65
Bhutan
 9,082
 11.7
7,789
1.16
Indonesia
8,600
 11.1
76,763
0.11
Lao People’s Dem. Rep.
3,982
 5.1
7,768
0.51
Grenada
2,395
3.1
6,562
0.36
Tanzania
795
 1.0
2,500
0.32
Malaysia
711
 0.9
1,500
0.47
Sri Lanka
480
 0.6
1,450
0.33
WORLD
77,641

287,951
0.26
 Source: FAO Statistics 2009
Figure 2:  World Nutmeg, Mace & Cardamom Production – top ten producers 2008 & 2009
              
La production mondiale a été relativement stable sur la période 2008-2009, avec une progression de 0,7% seulement par rapport aux 77.029 millions de tonnes produits en 2008 (Statistiques FAO, 2008). La production est concentrée au Guatemala, en Inde, au Népal, au Bhoutan et en Indonésie. Ces cinq pays produisent environ 88% de la production mondiale. Jusqu’en 2003, l’Indonésie était le premier producteur mondial de noix de muscade, mais sa production est tombée de 61% depuis 2003, quand sa production était de 22.236 tonnes, pour arriver à 8.600 tonnes en 2009. La production du Guatemala et de l’Inde a connu une croissance régulière durant la même période, avec le Guatemala en première position depuis 2003.

b)   Les pays ACP
La noix de muscade est produite dans onze (11) des soixante-dix-sept pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifiques). Leur production en 2009 a été de 3.933 tonnes sur 11.023 hectares. Ce volume représentait seulement 5% de la production mondiale. En 2008, 3.988 millions de tonnes ont été produites sur 9.182 millions d’hectares (5% de la production mondiale). Si les surfaces cultivées ont augmenté durant cette période, la production elle-même n’a que marginalement augmenté. Le seul pays ACP au sein des dix principaux producteurs était la Grenade. La production moyenne de ce groupe, avec 0,35 t/ha, était supérieure à la moyenne mondiale de 0,26 t/ha.
La Grenade fournissait autrefois 20% de la noix de muscade dans le monde, seconde derrière l’Indonésie. En fait son surnom de « l’Île aux Épices » vient de l’importance de ces deux épices (noix de muscade et macis) pour son économie. Cependant, l’ouragan Ivan (2004) et l’ouragan Emily (2005) ont à eux deux détruit 90% des muscadiers de l’île. Le secteur était sinistré, et jusqu’en 2009 de nombreuses plantations n’avaient pas encore été nettoyées et restaient inaccessibles. Cette catastrophe, combinée avec des problèmes supplémentaires de pourriture racinaire et de maladie du dépérissement du muscadier, a sérieusement affecté la production de la Grenade. Des efforts concertés sont en cours pour une revitalisation du secteur de la noix de muscade, en passant par une approche filière, en raison de l’importance socio-économique qu’il revêt pour la Grenade.
Table 8: Grenada’s Nutmeg Exports by route and volume 2009
Nutmeg Importing Country
Exporting ACP Country
Quantity Exported (Kg)
Trade Value
Germany
Grenada
76,000
$739,000
USA
Grenada
91,115
$585,093
Netherlands
Grenada
77,712
$619,324
Belgium
Grenada
20,605
$124,516

Consommation
La consommation de noix de muscade et de macis est en stagnation depuis des années. La demande mondiale s’élevait en 2008 à 10.000 tonnes et était couverte par l’offre. L’Europe et les États-Unis restent les principales destinations pour la noix de muscade et le macis. La consommation de ces épices est répandue dans le monde entier. Dans les pays du nord et de l’occident ils sont utilisés pour la conservation des viandes et la fabrication de saucisses, ainsi que comme arômes dans des plats sucrés, épicés, des cakes aux fruits, des sauces aux fruits de mer et des liqueurs. Au Moyen-Orient et dans le nord de l’Inde, la noix de muscade sert à assaisonner les plats de viande. Les Chinois s’en servent pour conserver les saucisses, les Japonais dans le curry de poisson, les Hollandais dans la purée de pommes de terre, les Allemands l’ajoutent à la choucroute et les Indonésiens à des boissons et à des cordiaux. 

Commercialisation et marchés
Dans le monde :
Le commerce international de noix de muscade concerne essentiellement la variété indonésienne, qui est très aromatique, et la variété antillaise, au goût et à la couleur moins marqués. Le plus souvent la noix de muscade est commercialisée entière, décortiquée ou non. Elle est en général moulue dans le pays de destination, et réexportée sous forme moulue ou entière.
La principale destination pour les noix de muscade entières est l’Europe. Bien qu’elle ne prélève pas de droits d’entrée, elle applique des règlementations sanitaires et phytosanitaires. Les principales questions sont d’ordre nutritionnel, hygiénique et toxicologique. La macro-propreté, la charge microbienne, les aflatoxines, les métaux traces et les résidus de pesticides sont régulés par les normes de sécurité des aliments. De plus, une classification qualité grossière est faite sur la base de l’origine et du grade du produit. Aux Pays-Bas, les noix de muscade subissent une mouture cryogénique (-160°C) pour conserver les huiles essentielles, donnant une poudre blanche. La noix moulue est réexportée vers d’autres destinations importantes en Europe – Allemagne, Belgique, Royaume-Uni et Italie.
Les États-Unis sont un autre marché important. Ils obtiennent la plupart de leurs noix de muscade à partir de l’Indonésie et de la Grenade. En dépit de la faible production de la Grenade en volume, sa noix de muscade est recherchée pour sa qualité supérieure (elle atteint les meilleurs prix). La Grenade est également l’unique pays au monde producteur de macis de grade 1. Singapour et le Vietnam achètent de la noix de muscade indonésienne pour la réexporter entière. L’Inde achète des sous-grade soit directement en Indonésie, soit via le circuit Singapour/Vietnam. La noix est extraite en Inde et le tourteau est réexporté pour mouture en Europe et en Amérique du Nord. Le Brésil achète des noix entières, les moud et réexporte la noix moulue vers l’Allemagne.
La plupart des pays exportateurs travaillent directement avec des importateurs tandis que certains utilisent des agents installés dans les pays importateurs. Ces agents travaillent pour le compte des exportateurs. Beaucoup de pays importateurs ont des entreprises de broyage, dont les principaux clients sont les industries agro-alimentaires. Ces clients sont de gros industriels qui préfèrent traiter avec des négociants en épices bien établis. Les contacts entre utilisateurs finaux et producteurs agricoles sont limités.
En 2008, les dix principaux pays exportateurs de noix de muscade, de macis et de cannelle ont exporté un total de 55.195 tonnes, tandis que les dix principaux pays importateurs en importaient 40.556 tonnes (Statistiques FAO 2008). La part relative de la noix de muscade sur le marché mondial a décline de 2001 à 2009, avec une baisse de production et une escalade des prix.
Les principaux pays exportateurs et la valeur estimée des exportations de noix de muscade sont donnés par le tableau 9 ci-dessous pour l'année 2009:
Table 9: Top ten nutmeg exporting countries and value of exports.
Country
Nutmeg
 Value of exports
 US $Million
 Indonesia
32.6
 India
 17.6
 Netherlands
 14.2
 Sri Lanka
 6.2
 Belgium
 5.9
 Singapore
5.5
 Germany
5.4
 Italy
3.7
Grenada
3.4
France
3.2
Source: CARICOM’s Nutmeg Trade (2009)-Data from the International Trade Centre (ITC) trade MAP database.
L’Indonésie a conservé sa position de principal exportateur de noix de muscade en valeur, et pris à la Grenade la première place pour les exportations en direction de l’Argentine, de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Brésil. La Grenade, autrefois 2ème exportateur mondial, est à présent en 9ème position. Ses exportations de noix de muscade se sont contractées de manière significative sur la période 2004-2008, passant de 2.110 tonnes en 2004 à 500 tonnes en 2008 (Statistiques FAO). Par ailleurs, le prix de la noix de muscade de la Grenade sur le marché international était supérieur de 60% au prix moyen à l’exportation en 2009. Les problèmes de production auxquels est confrontée la Grenade et la mauvaise compétitivité de sa noix de muscade en termes de prix international ont contribué à cette 9ème place.
Les principaux pays importateurs et la valeur estimée des importations de noix de muscade sont donnés par le tableau 10 ci-dessous pour l’année 2009.

Table 10: Top ten nutmeg importing countries and value of imports
Country
Nutmeg 
Value of imports
US $Million
 Germany
13.2
 USA
 11.2
 Netherlands
 10.9
 Vietnam & Belgium
 9.0
 Singapore
  5.4
 Japan
 5.2
 Italy
 4.9
 UK
 4.6
 France
 4.2
 Nigeria
 4.2
Source: CARICOM’s Nutmeg Trade (2009)-Data from the International Trade Centre (ITC) tradeMAP database.
L’Europe et les États-Unis restent les principales destinations pour les noix de muscade sur le marché mondial.
 Les pays ACP
La Grenade est le seul pays ACP dans les dix principaux pays exportateurs. D’autres exportateurs importants en 2009 étaient St Vincent et les Grenadines, Antigua et Barbuda, et Trinité et Tobago. Des importations substantielles de noix de muscade ont eu lieu à Trinité et Tobago, aux Barbades, en Guyana et en Jamaïque.
Prix
Le prix du marché pour la noix de muscade est en augmentation régulière depuis cinq ans. En 2009 le prix moyen d’importation à l’échelle globale était de 5.707 $ US/tonne. Parmi les principaux importateurs internationaux, le prix le plus élevé a été payé par le Royaume-Uni, à savoir 10,922 $ US/tonne Si ces prix continuent leur escalade, il existe un risque de voir la noix de muscade et se faire substituer par un arôme artificiel, comme cela a été le cas pour la vanille.
Perspectives d’avenir
Les producteurs de noix de muscade du monde entier sont confrontés à des problèmes de production ; ceux-ci sont aggravés par les problèmes de compétitivité tout au long de la filière. Il est nécessaire de procéder à une évaluation de la filière de la noix de muscade pour résoudre ces problèmes et tirer parti des nombreuses innovations que le secteur a connues au cours des années.
L’avenir du secteur semble résider dans la commercialisation de produits à haute valeur ajoutée. Différents produits sont possibles selon les matières premières utilisées. L’huile fixée (beurre de muscade) pourrait être raffinée pour extraire son composant le plus riche, la trimyristine, un corps gras susceptible d’être transformé chimiquement en d’autres produits tels que l’acide myristique, qui a une utilisation commerciale dans le secteur des savons et cosmétiques. Le tourteau d’extraction des huiles fixées, des huiles essentielles et des oléorésines peut être utilisé comme combustible et comme milieu de culture. Les coques peuvent donner du combustible, des briquettes, du noir de carbone ou de l’aliment pour bétail. Il existe un potentiel prometteur pour ces produits à l’exportation et les perspectives sont encourageantes.

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