samedi 26 avril 2014

MARCHE DE LA PATATE DOUCE


La patate douce, plante originaire d’Amérique tropicale, aurait été rapportée par Christophe Colomb en Espagne en 1492 puis introduite sur les terres africaines par les Portugais.  Aujourd’hui, c’est la troisième culture la plus importante dans sept pays d’Afrique de l’Est et centrale, et la quatrième dans 6 pays d’Afrique australe. La plus forte consommation par habitant de patate douce est un pays ACP, les îles Salomon dans le sud Pacifique .
En dépit de son apparence, la patate douce est classée comme une racine potagère à la différence de la pomme de terre qui est un tubercule. C’est une plante rampante ou grimpante ; ses tubercules, de couleur variable (blanc au rouge en passant par le jaune et le violet) selon les variétés, sont riches en amidon et en sucres.
La patate douce est cultivée dans les zones tropicales et subtropicales mais elle est connue pour sa grande tolérance culturale puisqu’elle supporte les grandes chaleurs, les sols pauvres, les inondations sans oublier sa résistance aux maladies et ravageurs. Toutefois, la patate douce se nourrit de beaucoup soleil et son exposition à une température inférieure à 13°C durant quelques jours ou 3°C durant une journée l’endommage.  Plante pérenne qui est souvent traitée comme une plante annuelle, elle n’engage en principe pas beaucoup de coûts au niveau de la production mais nécessite des travaux notamment de désherbage en début de développement et de cueillette soignée, et donc de la main d’œuvre abondante.
Le plus souvent, la patate douce s’associe à des productions mixtes grâce à son cycle court ; ses feuilles peuvent servir de première culture pour couvrir le sol, contrant ainsi l’érosion et permettant le bon développement de cultures plus lentes. La récolte est un travail manuel délicat car les blessures à l’arrachage provoquent des taches épidermiques ; une pourriture risque de se développer. En matière de conservation, elle est plus délicate que la pomme de terre, ce qui a des incidences sur sa commercialisation à l’international et explique sa forte autoconsommation: elle doit être conservée au frais et au sec.
Sa consommation est triple : l’alimentation humaine, l’alimentation animale et la production d’alcool et de fécule. La patate douce occupe une place bien définie dans la sécurité alimentaire africaine en tant qu’aliment de substitution en période de soudure.  On l’apprécie en grande partie pour ses tubercules que l’on fait cuire, frire ou mettre au four. Mais ses feuilles sont également comestibles -contrairement à celles de la pomme de terre qui sont toxiques- et sont riches en protéines, vitamines et diverses substances minérales. On peut les consommer comme des épinards quand elles ne servent pas à l’alimentation animale.
Enfin, composés d’amidon mais aussi de saccharose, les tubercules peuvent servir à la production d’alcool ou encore de fécule pouvant donner du sirop si on le mélange à du sucre. Mais globalement, les potentiels de la patate douce restent encore très largement méconnus.
LA PRODUCTION
Au plan mondial, les producteurs de patates douces sont souvent pauvres. Cet aliment est stratégique car il leur permet de lutter contre les pénuries et de se couvrir en cas de catastrophes naturelles.
  Selon la FAO, 115 pays ont produit  102 323 748 t de patates douces en 2009. L’offre reste cependant très concentrée, 82,3% de la production mondiale se situant en Asie. Avec 76 543 500 tonnes soit 74,8% du total global, la Chine en produit de loin la plus grande partie et détient un peu moins de la moitié de la superficie mondiale consacrée à la patate douce (cf. infra tableau Surfaces cultivées 2009). Loin derrière, l’Indonésie est le 2e pays producteur asiatique et le 4e producteur mondial avec plus de 2 millions de tonnes (Mt) de production. Par exemple, dans la province de Papouasie en Indonésie, 90% des plats contiennent de la patate douce ; celle-ci est aussi la base de l’alimentation porcine.
Loin derrière mais au second rang mondial parmi les continents, l’Afrique participe à hauteur de 14% à la production mondiale avec plus de 14,3 Mt. Contrairement aux grands pays producteurs qui ont vu leur offre décliner au fil des années comme la Chine, l’Indonésie (2 057 913 tonnes), le Brésil (477 472 tonnes) et les Philippines (560 516 tonnes), certains pays africains ont augmenté leur production. A ce jour, le plus important  est l’Ouganda avec une récolte qui est passée d’environ 2 millions en 1999  à 2,76 Mt en 2009. La patate douce est son 3e produit agricole le plus important en terme de volume après la banane plantain et le manioc.
Suivent le Nigeria (2,74 Mt) et la Tanzanie (1,38 Mt) qui représentent avec l’Ouganda la moitié de l’offre africaine. Cette expansion de la production en Afrique s’explique par une demande accrue liée à la forte croissance démographique.
Acteur mineur sur la scène mondiale de la patate douce, l’Amérique latine a produit 2,16 Mt en 2009 et 1,96 Mt en 2010, soit un peu plus de 2% de l’offre globale : le Brésil est en première position sur le continent, suivi de Cuba et de l’Argentine. Les Etats-Unis, quant à eux, produisent relativement peu ( 1,081,720 en 2010) mais sont le premier exportateur mondial. En Europe, (plus de 60 000 t), seuls l’Espagne, le Portugal et l’Italie produisent des patates douces mais en quantités très limitées à l’échelle mondiale.
Tableau 1: Production mondiale de patates douces (en tonnes)

2006 2007 2008 2009 2010
Total Monde
106,641,705
100,943,340
104,578,294
102,323,748
 106,569,572
Asie, dont :  88,430,581  83,124,117  85,702,879  84,182,639  88,511,139
 Chine  81,039,000  75,600,000  78,830,000  76,772,593  81,175,660
 Indonésie   1,854,238    1,886,852    1,876,944    2,057,913   2,050,810
 Vietnam   1,460,900    1,437,600    1,325,600    1,207,600   1,317,060
 Inde   1,066,500    1,067,200    1,094,000    1,119,700   1,094,700
 Japon      988,900      968,400    1,011,000    1,026,000      863,600
 Philippines      566,773      573,734       572,655       560,516      541,525
Afrique, dont 14,712,718 14,098,182 15,275,678  14,353,091 14,213,680
 Ouganda   2,628,000   2,602,000    2,707,000    2,766,000   2,838,800
 Nigeria   3,462,000   2,432,000    3,318,000    2,746,817   2,838,000
 Tanzanie   1,396,400    1,322,000    1,379,000    1,381,120   1,400,000
 Angola      684,756      949,104       819,772         982,588       986,563
 Kenya      724,646      811,531       894,781       930,784      383,590
 Madagascar      869,000      890,000       941,355       910,857      919,127
 Mozambique      929,826       875,216        890,000       900,000      920,000 
 Rwanda      777,034      841,000       826,000       801,376      840,072
 Ethiopie      388,814      388,814           526,487       450,763      401,600
Amérique latine, dont  1,961,714    2,104,017    2,057,497     2,162,830   1,966,398
 Brésil      518,541      529,531       548,438       477,475      479,200
 Cuba      303,000      414,000       375,000       437,000      384,700
Amérique du Nord, dont       744,046      819,741       836,662       883,207  1,081,720
Etats-Unis      743,937      819,641       836,560       883,099       1,081,590 
Océanie, dont      719,410      763,716       641,861       680,177      742,554
Papouasie-Nouvelle Guinée      560,000      580,000       485,181       534,085       576,000

Source : FAOSTAT, Février 2012
EXPORTATIONS
La patate douce est un produit encore considéré comme exotique dans la plupart des pays à travers le monde, notamment les pays occidentaux; elle est encore peu connue non seulement à cause des difficultés liées à sa commercialisation et à sa conservation, mais aussi à cause du faible investissement dont elle fait l’objet. La patate douce est donc avant tout autoconsommée dans les pays producteurs. Néanmoins, avec la mondialisation et l’impact des diaspora sur les modèles de consommation, les volumes échangés ont fait un bond ces dernières années, progressant de plus de 54% entre 2004 et 2009.
En 2009, sur les 102 323 748 t de patates douces produites à travers le monde, seulement 188 794 t se sont retrouvées sur le marché mondial, soit à peine 0,18%. Moins de 80 pays en exportent et seulement 13 d’entre eux représentent 90% des exportations globales.
Tableau 2: Exportations mondiales de patates douces en 2009

 

Exportateurs Quantité (tonnes)
Monde 188,794
 Etats-Unis  97,194
Chine  26,090
République Dominicaine  11,779
Laos   10,325
Egypte   9,380
Viet Nam   9,056
Indonésie   7,185
Pays-Bas   7,060
Italie   5,877
Israel   4,967
Brésil   4,839
Honduras   4,796
Afrique du Sud   2,618

Source : ITC 2011
A noter que 50% de l’offre mondiale est destinée à la consommation alimentaire humaine, 30% à l’alimentation animale (une demande en forte hausse), le reste servant de semences et autres aspects culturaux. Bien que les Etats-Unis représentent moins de 1% de la production mondiale et qu’ils n’exportent que 7,6% (67 194 t en 2009) de leur production nationale (celle-ci étant très modeste par rapport à des géants comme la Chine), les Etats-Unis sont le premier exportateur mondial avec un tiers des disponibilités sur le marché international. A titre de comparaison, la Chine en exporte à peu près 26 000 t, soit une part infime de ses 76  Mt produites.
Depuis les années 80, la production aux Etats-Unis n’a pas beaucoup varié mais leur consommation par habitant a baissé, laissant place aux exportations et notamment aux achats du Département américain de l’Agriculture (USDA) pour sa politique d’aide alimentaire internationale . Entre 2005 et 2009, les exportations américaines ont plus que doublé en valeur pour atteindre $ 51,4 millions. L’essentiel de la demande pour la patate douce nord-américaine émane d’Europe (qui connaissait à peine ce légume il y a dix ans), essentiellement du Royaume-Uni dont les importations globales sont passées de 7,5 Mt en 2005 à 20,4 Mt en 2009. L’Irlande, notamment, en devient friande.
Le marché européen découvre donc la patate douce, sans doute sous l’influence de sa diaspora, et les Etats-Unis ont saisi les opportunités qui s’ouvraient sur ce marché naissant. Ce que n’a pas fait, ou peu, l’Afrique.
Le premier client de la patate douce américaine est le Canada (33 600 t), suivi du Royaume-Uni (27 000 t) et des Pays-Bas (3 600 t) ; ses concurrents sur le marché européen sont Israël, l’Egypte et l’Afrique du Sud. Les investissements dans la recherche & développement ainsi que les normes de qualité profitent au légume américain et rendent difficile la compétition.
Les pays ACP n’exportent quasiment pas. En 2010, seulement 14 461 t l’étaient, soit à peine 8% des volumes mondiaux, provenant de la République dominicaine (8 247 t), de Saint-Vincent-et-les Grenadines (1 621 t) et de la Jamaïque (1 135 t). Du continent africain, seuls l’Afrique du Sud (2 603 t), le Ghana (419 t), le Rwanda (167 t), le Cameroun (69 t) et Madagascar (68 t) interviennent sur le marché mondial mais avec des volumes extrêmement faibles.
Bien que la patate douce soit facile à cultiver, elle s’avère peu rentable dans le contexte africain. Le coût de la main d’œuvre est élevé, les rendements restent médiocres, tandis que les pertes post-récolte et les faibles prix d’achat pénalisent la production et dissuadent d’investir.  En Afrique, la culture de la patate douce est avant tout destinée à l’autoconsommation familiale. Le produit est d’ailleurs encore relativement peu consommé par la population urbaine.
Tout comme en Amérique du Sud, 90% de la production africaine est destinée à la consommation humaine contrairement à la Chine qui utilise 40% de ses disponibilités en patates douces pour l’alimentation animale qui est en demande croissante car les Chinois consomment de plus en plus de  protéines animales.  En Afrique et contrairement à l’Asie, la patate douce est donc très peu transformée, mise à part la fabrication de farine. Pourtant cette transformation permettrait de réduire les pertes post-récoltes et de  résoudre de façon plus générale les problèmes liés à la conservation du produit.
Quant à  l’Afrique du Sud, elle est autosuffisante : sur les dix dernières années, sa consommation en moyenne s’est élevée à 47 766 tonnes par an  alors que sa production  la plus basse durant ces mêmes 10 années a été de 47 935 t en 2006, année de conditions météorologiques défavorables et de hausse des coûts de production, et la plus élevée de 62 688 t en 2009. Ses exportations varient selon ses niveaux de production. Son marché principal est l’Europe (Pays-Bas, Royaume-Uni, Portugal, France et Belgique) mais elle expédie également des volumes sur le reste de l’Afrique. Seulement 2 tonnes ont été destinées à Singapour en 2009.
A noter que si les patates douces sud-africaines entrent sans payer de droits de douane sur les marchés européens et canadiens, elles se voient imposer un droit de 45% en Corée, de 40% au Portugal (2009) et en Thaïlande, de 12,8% sur le marché japonais, de 6% aux Etats-Unis et encore de 10% en Albanie.
IMPORTATIONS
Hormis un recul de 3% en 2009, les importations mondiales ont progressé de 2006 à 2010, passant de 156 988 t à quelque 245 000 t, soit une progression de 56% en 4 ans. Sur 122 pays importateurs, 17 représentent 90% des achats totaux sur le marché mondial.
Le plus grand pays importateur est actuellement européen, le Royaume-Uni, avec plus de 39 000 t (dont 27 659 t des Etats-Unis, 4 179 t d’Israël et 2 931 t du Honduras). Le Canada est au deuxième rang, quasi exclusivement approvisionné par son voisin les Etats-Unis, premier exportateur mondial. A noter que les Etats-Unis sont également importateurs, notamment de la République dominicaine pour 7 300 t et de la Chine pour  2 800 t.
Puis suivent d’autres pays européens devenus friands de patates douces, comme l’Albanie qui a importé 15 740 t quasi intégralement de la Slovaquie, l’Italie, les Pays-Bas et la France. En Asie,  le Japon s’impose au quatrième rang des importateurs, suivis de la Thaïlande, Singapour et de la Malaisie.
L’importance de l’Europe comme région de destination des exportations mondiales s’explique aussi en ce qu’elle est le marché le plus rémunérateur au monde. C’est notamment le constat fait par l’Afrique du sud qui préfère y vendre ses patates douces au détriment de l’approvisionnement d’autres marchés africains voisins, voire même asiatiques .

Tableau 3: Importations mondiales de patates douces en 2009

 

Importateurs Quantité (tonnes)
Monde 207,364
 Royaume-Uni  39,022
Canada  35,778
Albanie  15,740
Japon   14,903
Italie  19,759
Pays-Bas  12,093
Etats-Unis  10,627
Thailande  10,626
France   8,380
Singapour   7,139
Malaisie   5,577
Haiti   3,360
Hong Kong (Chine)   2,360

Source : ITC 2011  A peine plus de 3500 t étaient destinées aux pays ACP en 2010 soit moins de 1,5% des importations mondiales, soulignant une fois de plus l’importance de l’autoconsommation de cet aliment de base pour les populations rurales mais aussi le manque de dynamisme des marchés urbains qui souvent sont enclins à importer des denrées même si elles sotn produites dans le pays. En Afrique, les importateurs demeurent modestes avec en tête le Botswana (environ 600 t), l’Angola (une centaine de tonnes), l’Afrique du Sud (quelque 60 t) et le Zimbabwe (environ 50 t).
Le niveau d’importations d’Afrique du Sud est fortement lié à la variation de sa propre production. Les plus importants achats sur le marché mondial remontent à 2008 où 310 t ont été importées de pays africains, notamment du Ghana, du Gabon, du Nigeria mais aussi de Chine, pour faire face à la baisse de production de 50 598 à 48 531 tonnes de 2007 à 2008.


PRIX

Tableau 4: Indice de prix de gros Etats-Unis ($/tonne)
 

Année
Prix moyen
1996 175.88
1997  183,13
1998 189,75 
1999 189,71
2000  215,59
2001 200,99
2002 189,08
2003 247,71
2004 125,00
2005 116,26
2006 110,99
2007 102,18 
2008 114,08 
2009 116,16

Source : US Dept. of labor, Bureau of Labor Statistics
Les prix des patates douces fraîches répondent à la loi de l’offre et de la demande, aucun mécanisme de régulation des prix n’existant et aucun organisme international ne recensant leur évolution comme, par exemple, pour le cacao, le café, le sucre, etc.
Ces prix peuvent être suivis en se référant notamment au PPI (Indice des prix à la production) des Etats-Unis qui se fonde sur les cours du commerce de gros. Depuis 2004, le PPI est descendu en dessous de $ 125 la tonne alors qu’il variait aux alentours des $ 180 entre 1996 et 2002. L’année 2003 reste exceptionnelle car elle a été marquée par une hausse de prix suite à des dommages et pertes causés par des insectes et ravageurs.
En Afrique du Sud, les prix ont été relativement stables sur l’ensemble de la période de 2000 à 2009, mais avec d’importantes fluctuations s’expliquant exclusivement par les fondamentaux du marché. A partir de 2005, la hausse a été continue et soutenue, partant de 1200 rands la tonne environ pour atteindre les 2400 en 2009/10.
L’indice de prix de patates douces suivi en Afrique pour l’Ethiopie, le Kenya ou l’Ouganda montre qu’entre 2007 et 2009, les prix ont augmenté, particulièrement en Ouganda, où il a presque triplé en 2 ans.



















PROBLEMATIQUES ET ENJEUX
Comme dans la plupart des filières, la plupart des pays ACP, notamment l’Afrique, n’est pas compétitive au niveau industriel, logistique et de sa recherche & développement. Promouvoir la culture de la patate douce, c’est soutenir le développement rural, les conditions de travail des femmes et des paysans. Pourtant, de plus en plus de bienfaits de la patate douce sont révélés par des recherches et études.
• Rendements

Si l’on compare quelques pays producteurs, la Chine a un rendement moyen de 21,5 t/ha et l’Indonésie de 11,2t/ha, tandis que l’Ouganda se situe à 4,5t/ha, le Nigeria à 2,9t/ha et la Tanzanie à 2t/ha. Le potentiel de la patate douce est sous-estimé et son utilité se limite souvent à un aliment de substitution dans les ACP.

Tableau 5. Productivité de la patate douce
Culture Matière sèche (kg/ha/jr) Apport énérgetique (milliers kcal/ha/jr)
Patate douce
22
70
Pomme de terre
18
54
Ignames
14
47
Manioc
13
27
Riz
18
49
Blé
14
40

Source : Ewell & Kirby, 1990
La patate douce possède un avantage souvent méconnu en terme de productivité : la comparaison de sa matière sèche et énergétique dépassent largement d’autres produits agricoles. En outre sa  teneur en protéines devance de nombreux autres produits.
• Valeur nutritionnelle
La patate douce est riche en vitamine A, B et C et en potassium. Or, en Afrique subsaharienne, on estime que 32% de la population souffre de déficiences en vitamine A, ce qui peut conduire entre autres maladies à la cécité. La patate douce peut ainsi servir d’aliment de base à forte valeur ajoutée et en particuliers pour les enfants et les femmes enceintes qui sont le plus exposés à la déficience.   
• Recherche & développement
Le Centre international de la pomme de terre (Centro Internacional de la Papa, CIP) de Lima, au Pérou, entretient la plus importante banque de gènes de patate douce au monde; elle comprend des milliers de variétés sauvages, traditionnelles et améliorées. Des travaux de recherche du début du XXè siècle ont montré que plus de 100 produits industriels pouvaient être fabriqués à partir de la patate douce. Mais la mise en œuvre n’est toujours pas développée à ce jour.
A titre d’exemple, de grands groupes industriels comme Toyota ou encore Cargill & Dow ne serait qu’à l’étape de la planification des applications industrielles de la recherche sur la patate douce, notamment la production de l’acide lactique ou polyactique utilisé dans la fabrication des plastiques biodégradables.  
Des études ont aussi démontré que la patate douce fournit 2 à 3 fois plus d’hydrate de carbone que le maïs et pourrait être une source importante dans la production de bioéthanol. Les rendements en hydrate de carbone de la patate douce approchent ceux de la canne à sucre ; à noter aussi que la patate douce est beaucoup moins exigeante en pesticide et en engrais que le maïs. Certains envisagent sérieusement la production de patates douces pour le bioéthanol sous réserve qu’il y en ait assez pour l’alimentation humaine et animale.
Un programme d’amélioration de la patate douce a été mis en œuvre par croisement entre les variétés obtenues du CIP et des variétés locales sélectionnées. En France, le Cirad a identifié un hybride, baptisé par la suite « Africa » par les producteurs auprès desquels il a connu un grand succès ; il est commercialisé sur les marchés urbains africains. A son actif, son cycle de production plus court de 12 à 16 semaines, un meilleur rendement avec de nombreuses racines et une très bonne résistante aux maladies (la galle), une tenue post-récolte de 4 semaines, une belle apparence et un très bon goût qui plaisent aux consommateurs. Sa teneur en provitamine A élevée le rend d’autant plus intéressant.

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