Le
mot « épices », désignant un regroupement hétérogène de produits du
commerce international, comprend en général, notamment, les poivres et
piments, le gingembre, la cannelle, la noix de muscade/macis, les clous
de girofle et la vanille. Les produits de base Piment et Noix de
muscade/macis sont décrits ci-après, dans le cadre de la rubrique «
épices », en termes de données de base, de production et de commerce
internationaux, et de leur importance pour les pays ACP.
Piment (Capsicum spp).
Le piment est une plante pérenne
ligneuse originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. La plante
peut atteindre les 2,5 m de haut, et porte des fleurs blanches, en forme
d'étoile, avant que n'apparaisse les fruits (ou baies). Ceux-ci,
d’abord vert clair ou sombre, deviennent à maturité jaunes, rouges ou
orange. Le péricarpe (peau du fruit) peut être lisse ou rugueux, épais
ou mince, et luisant ou terne. Les baies forment par ailleurs des lobes à
leur base, et pèsent approximativement de 5 à 16 g. Dans le cadre de
cultures commerciales de piment, ils sont traités comme des plantes
annuelles, car le nombre et la taille des fruits diminuent avec l’âge.
On peut consommer le piment cru ou
comme partie d’un repas, mais le plus souvent les piments sont traités
pour faire des sauces, des conserves au vinaigre ou des lamelles
séchées. Ce produit est le plus souvent mis sur le marché sous forme de
légume frais. Ce sont le consommateur ou le marché cible qui déterminent
le cultivar ou la variété locale mis en culture en tel ou tel endroit
des Caraïbes. Pour l’exportation, les critères généralement retenus sont
la taille, la couleur, le piquant et l’arôme. Les piments cultivés pour
l’exportation doivent également avoir un péricarpe épais pour faciliter
une expédition sans dommage. Les pédoncules doivent être intacts sauf
pour les piments destinés à être transformés, en effet l’examen du
pédoncule permet de déterminer la fraîcheur du fruit.
On considère généralement que le
principal importateur de piments sont les États-Unis d’Amérique.
D’autres importateurs importants sont le Canada et l’Union européenne.
L’Inde est elle aussi un grand pays consommateur, mais un importateur
insignifiant, sa consommation étant couverte par sa propre production.
S’il est possible de procéder à la
préparation du sol, à la fertilisation, et à la protection
anti-ravageurs du piment dans le cadre d’opérations à grande échelle,
les opérations de plantation et de récolte exigent encore une
main-d’œuvre importante et compétente. On peut conserver les piments au
froid jusqu’à deux semaines, selon la façon dont ils ont été cultivés et
récoltés. Le produit est très vulnérable aux lésions et à la
pourriture, et de ce fait il est nécessaire de le transporter dans des
caisses appropriées, et bien au sec.
Types et préparation des sols
Un pH de 6,5 est idéal, et peut
produire un rendement substantiel en piment. Il est également
souhaitable d’avoir une forte teneur en matière organique, et un bon
drainage, le piment étant très sensible à l’engorgement du sol. Dans les
zones avec des vents de plus de 8 km/h, il convient de planter des
brise-vent pour éviter que le sol et la plante ne se dessèchent. Des
exemples de brise-vent susceptibles d’être mis en place sont le maïs (Zea mays), le pois d’Angole (Cajanus cajan), et la canne à sucre (Saccharum officinarum).
Croissance et nutrition de la plante
La multiplication des piments se
fait par semis de graines en plates-bandes ou en caissettes dans une
pépinière. Il est important d’observer que les graines utilisées pour la
multiplication doivent être récoltées sur des plants indemnes de
maladies, et à partir de fruits montrant des caractéristiques
recherchées (taille, forme et couleur). Dans des conditions idéales les
graines germent en huit jours seulement, les plants pouvant ensuite être
transplantés à partir de 4-6 semaines.
Le plant de piment est sensible à
la sécheresse, et de ce fait, quand les précipitations sont
insuffisantes, un complément d’eau doit être apporté par irrigation,
notamment dans la semaine qui suit la transplantation. La température
moyenne doit être de 25 35 °C durant la journée, et de 22 – 26 °C la
nuit.
Une production optimum suppose une
application raisonnée d’engrais. En préalable, une analyse du sol doit
permettre une utilisation maximum des nutriments apportés. Dans les
systèmes de culture intensive, le plant de piment a besoin d’une
fertilisation lors de la transplantation pour faciliter l’enracinement
et la pousse, lors de la floraison pour assurer celle-ci et la rétention
des fruits, et lors de la récolte pour assurer la continuité de la
production. Pour une densité de plantation de 19.760 à 24.700 plants /
ha, les taux recommandés pour l’azote, le phosphore et le potassium
(NPK) sont de 168 kg N / ha, 110kg P (sous forme de phosphate) / ha et
250 kg K (sous forme de potasse)/ ha.
Protection des cultures
Dans les Caraïbes, même s’il existe
de nombreux pathogènes et ravageurs importants, l’approche Lutte
Intégrée (IPM) donne des résultats acceptables. L’assainissement des
champs, en même temps que les méthodes de lutte chimique et par les
façons culturales, contribue à l’approche intégrée. Les aleurodes
(Bemisia tabaci), les acariens (Polyphagotarsonemus latus), et les
aphidiens (Aphids gossypii) sont à l’origine de pertes significatives du
fait qu’ils peuvent transmettre un ou plusieurs virus incurables. On
citera le virus de la mosaïque du tabac, le virus de la mosaïque du
concombre, le virus Y de la pomme de terre et le virus Gemini. Les
symptômes d’une attaque virale comprennent la déformation et le
rétrécissement des feuilles, le nanisme de la plante, une réduction
spectaculaire du rendement, et en fin de compte la mort de la plante.
D’autres maladies importantes sont l’anthracnose, la bactériose
foliaire, et le pourridié à Phytophtora.
La production de piment peut
souffrir sévèrement de l’absence d’un programme efficace de lutte
anti-adventices. Ce programme doit toujours intervenir avant la
floraison des adventices, de façon à prévenir la dispersion de leurs
graines. Des méthodes culturales telles que rotation des cultures et
paillis peuvent également être utilisées pour lutter contre les
adventices, en complément aux moyens chimiques.
Récolte et post-récolte
Les fleurs apparaissent normalement
6 – 7 semaines après la transplantation et la maturation des baies
intervient environ 7 semaines plus tard. Les fleurs apparaissent en
poussées espacées de trois semaines, ce qui pose des problèmes aux
exploitants qui veulent approvisionner le marché sur une base
hebdomadaire. Les indices de maturité pour le piment sont la taille, la
couleur et la fermeté de la baie. Le piment doit être placé en caisses
bien ventilées pour permettre un rafraîchissement rapide, et au froid si
leur entreposage doit durer un certain temps.
On évitera les pertes post-récolte
en maintenant les piments propres, secs et indemnes de lésions et de
maladies. Les critères de tri et de gradation utilisés sont déterminés
par le consommateur final, car diverses variations sont possibles en
fonction du marché.
Conditionnement et transport
Le piment doit toujours être
transporté en caisses non repliables, bien ventilées, car l’utilisation
de sacs ou de filets cause des dégâts. Le conditionnement export se fait
en cartons perforés contenant environ 4 kg de baies. Ces cartons
doivent toujours être entreposés au frais, et palettisés sur une hauteur
ne dépassant pas 10 cartons pour éviter le tassement.
Produits et utilisations
Noix de muscade (Myristica fragrans)
Le muscadier, Myristica fragrans
est un arbre tropical à feuilles persistantes épaisses, originaire des
Îles Banda d’Indonésie, une petite chaîne insulaire dans le Pacifique
Sud-Ouest. Le genre Myristica est le plus important, comptant plus de 72
espèces présentes, de l’Inde et du Sri Lanka à l’Est, à l’Australie du
Nord-Est, Taïwan, et le Pacifique, en passant par la Malaisie. Il a été
introduit dans plusieurs pays tropicaux dont bon nombre aux Antilles –
la Grenade, St Vincent, Ste Lucie, la Dominique, la Jamaïque,
Montserrat, la Martinique, la Guadeloupe et la Trinité-et-Tobago. Le
principal producteur antillais est la Grenade.
La principale espèce cultivée commerciale est la noix de muscade de Banda (Myristica fragrans Houtt.), qui est l’espèce dominante à la Grenade. En Indonésie, on cultive également la noix de muscade de Papouasie (Myristica argentea Warb).
Le muscadier porte un fruit ressemblant à une pêche. Le fruit contient
une noix protégée par une coque dure, que recouvre un macis de couleur
rouge. À maturité le fruit se fend en deux et laisse voir le macis. Le
fruit tombe alors au sol. Le terme ‘noix de muscade’ désigne
indifféremment le fruit, la graine ou le noyau. L’épice ‘noix de
muscade’ signifie le noyau séché, tandis que le terme macis désigne
l’arille séchée et salée.
Dans la plupart des pays où pousse
le muscadier, on le trouve dans de petites exploitations familiales, le
plus souvent en culture intercalaire avec des spéculations comme le
cacao, la banane, le clou de girofle, le cocotier, les fruits, les
racines et tubercules, et les légumes. Cependant, en Indonésie, la
culture du muscadier relève du secteur privé commercial. Le secteur de
la noix de muscade est une source d’emploi et de revenu importante pour
une majorité de ruraux.
Généralités sur la culture
a. Climat et type de sol
Le muscadier se plaît dans des
conditions tropicales chaudes et humides, avec des précipitations
annuelles moyennes de 150 cm ou davantage. Sa culture se fait
généralement à flanc de colline, jusqu’à 1.300 m au dessus du niveau de
la mer. Le muscadier a besoin d’un sol bien drainé avec de bonnes
capacités de rétention hydrique. Le limon argileux, le limon sableux et
les sols latéritiques rouges sont parfaits pour sa culture.
b. Résistances
Le muscadier ne tolère ni les
climats secs ni les sols engorgés. Avec son système racinaire
superficiel, il est aisément déraciné ou abattu par des vents trop
forts.
Culture (croissance et fertilisation
La culture du muscadier est très
facile. On l’appelle souvent ‘la culture du paresseux’. Le muscadier est
multiplié par graines ou par multiplication végétative.
(a) Graines
– les graines tombent de l’arbre à maturité, germent autour du plant
mère et les plants sont prélevés et transplantés. Cette méthode donne
des arbres à tronc unique et de grande taille.
(b) Multiplication
végétative – la greffe (greffe par approche), le marcottage ou le
marcottage aérien sont des méthodes courantes. Environ 4 mois après la
greffe, les plants résultants de la greffe sont placés dans des bacs de
durcissement. Une fois pleinement sortis, les plants sont entreposés
sous 70% d’ombre avant plantation sur champ. Les arbres ainsi produits
sont en général dotés de plusieurs troncs et plus petits que ceux venant
de graines.
On espace les plants de 9x9m en
moyenne, cependant les plants greffés sont plus resserrés, 5x5m. Une
plantation typique aura de 50 à 200 arbres femelles pour un arbre mâle.
Cependant, en cas de plants greffés, on dispose un mâle pour 20
femelles. Une culture intercalaire est mise en place pour apporter de
l’ombre tant que les arbres sont jeunes, et ces arbres protecteurs sont
enlevés graduellement de la seconde à la septième année. La
pollinisation est croisée, et de ce fait une récolte de noix de muscade
montre une variété considérable en ce qui concerne la taille et la forme
du fruit, ainsi que la quantité et la qualité du macis. La première
floraison apparaît à 4-7 ans et les arbres sont pleinement productifs à
partir de 20-25 ans, continuant de produire pendant encore 30 à 40 ans.
Si les jeunes arbres nécessitent
quelques soins, il n’est en général pas appliqué d’engrais, les arbres
se satisfaisant des reste de la culture intercalaire. Après maturité,
les arbres sont en général laissés sans soins.
Un muscadier peut produire jusqu’à 100 kg de noix de muscade et 10 kg de macis par an. 1.000 kg de noix vertes donnent 500 kg de noix sèches et 40-50 kg de macis.
Protection des cultures
La principale maladie du muscadier
est le dépérissement (Wilt). Les symptômes sont un dépérissement graduel
de la plante et une nécrose des racines à partir de leurs extrémités,
une perte de feuilles excessive, la chute des fruits, et pour finir la
mort de l’arbre. La maladie est associée avec divers champignons dont
les Rosellinia spp et il peut y avoir d’autres facteurs y prédisposant.
Elle pourrait être à l’origine d’un grave déclin du secteur, car il
n’existe pas à ce jour de méthode communément admise pour la combattre.
La maladie de la graisse est associée à des champignons saprophytes tels que Nigrospora, Botryodiplodia et Collectotrichum, tandis que le mildiou filamentaire est causé par les champignons Corticium spp.
Le muscadier n’a pas de ravageurs sérieux parmi les insectes.
Récolte et post-récolte
Les fruits parvenus à maturité
sont soit gaulés, soit recueillis au sol après leur chute. Une récolte
rapide est essentielle pour éviter les moisissures. Les traitements
post-récolte diffèrent légèrement en fonction de l’endroit où est
cultivé le muscadier. À la Grenade, le fruit est ouvert au couteau et le
noyau prélevé avec le macis. Celui-ci est alors soigneusement séparé du
noyau, gradé, et mis à sécher immédiatement au soleil jusqu’à atteindre
un degré d’humidité de 14%. Une fois le processus de séchage entamé, le
macis ne doit pas se réhumidifier, car il en résulterait de la
moisissure et le macis devrait être éliminé. Le macis est livré à
l’usine de traitement séché.
Les noix de muscades fraîches
vertes, toujours dans leur coquille, sont mises en sacs et livrées dans
les 24 heures suivant la récolte aux stations de réception, qui les
acheminent vers l’usine de traitement. Les noix y passent par tout le
processus de contrôle qualité, séchage, tri, casse, classement et
conditionnement export. Le séchage des noix de muscade dure 6-8 semaines
à 29 – 32° C. La casse est faite à la machine, tandis que le tri est
manuel. La première étape du classement est la flottation dans l’eau.
Toutes les noix qui flottent sont défectives et éliminées. LA second
étape est le tamisage sur tamis métallique, qui donne trois tailles –
242 noix au kg, 176 noix au kg et 65 noix au kg.
En Indonésie, la noix de muscade
est séchée sur l’exploitation dans de petits fours. Une fois séchés, les
amandes et les macis sont livrés à des collecteurs régionaux. La coque
dure est alors enlevée, la noix lavée, encore séchée, puis emballée en
sacs ou autres contenants de 50-75 kg et expédiée pour être à nouveau
nettoyée et triée.
Produits et utilisations
Seule la graine du muscadier est
utilisée. Elle comporte 30-55% d’huile et 45-60% de matière sèche, dont
des matériaux cellulosiques. Les huiles sont de deux sortes, (1) l’huile
essentielle, appelée également huile volatile (5-15% de la graine), qui
est un liquide incolore ou jaune pâle avec le goût et l’odeur de
muscade ; et (2) l’huile fixée, aussi appelée beurre de muscade (24-40%
de la graine), qui est une matière semi-solide d’un brun rougeâtre avec
le goût et l’odeur de muscade.
Organisation du marché international
La majeure partie des exportations
de noix de muscade de la Grenade part vers l’Union européenne, et même
si la demande dépasse largement l’offre, surtout après le passage de
l’ouragan Ivan en 2003, la noix de muscade de la Grenade est mieux
appréciée en Europe que celle d’Indonésie en raison de sa qualité et de
son goût supérieurs. La qualité des noix de muscade importées en UE à
partir de l’Inde et de l’Indonésie pose des problèmes croissants, en
raison de leur degré élevé de contamination par une mycotoxine
naturelle, l’aflatoxine, produite par deux moisissures : Aspergillus
flavus, et Aspergillus parasiticus. Si la contamination à l’aflatoxine
n’affecte pas la productivité du muscadier, le produit est inapte à la
consommation. La possibilité de mise sur le marché en est affectée, car
les pays importateurs imposent des normes strictes en matière de
contamination à l’aflatoxine. L’Association européenne des épices (ESA),
qui regroupe les membres de l’Union européenne, a fixé des taux limites
d’aflatoxine.
L’Association coopérative de la
Grenade pour la noix de muscade (GNCA) s’est vu confier par la Loi sur
le secteur de la noix de muscade l’ensemble des opérations de contrôle
de la noix de muscade exportée. Cette mesure a été prise non seulement
pour réguler et contrôler l’exportation du produit, mais encore pour
protéger le marché du secteur de la noix de muscade. La GNCA est par
ailleurs partenaire de JHB International Trade & Finance SA,
Belgique, dans le cadre d’un contrat d’agence exclusive, pour la vente
de la noix de muscade de la Grenade aux importateurs, négociants,
finisseurs et distributeurs.
La production de noix de muscade de
la Grenade ne s'est jamais remise et il en est résulté la perte de son
rang sur le marché, et l’émergence de nouveaux concurrents. L'Inde
occupe désormais la place qu'occupait la Grenade comme second producteur
mondial de noix de muscade. Les exportations indiennes de noix de
muscades non transformées sont relativement faibles, du fait de la
consommation et de la transformation locales. L’Inde est par ailleurs
confrontée au problème de la contamination de ses noix de muscade par
l’aflatoxine.
La GCNA a bien compris que, outre
la revitalisation du secteur de la noix de muscade, il lui faut
s'adapter aux normes internationales en suivant les prescriptions HACCP,
ISO et du Codex. Il est également nécessaire de continuer à préserver
la noix de muscade de l’aflatoxine, comme l’exige actuellement l’Europe.
La production mondiale et les ventes internationales de piment
Principaux producteurs de poivre - 2007 - 2009 (FAOSTAT)
Pays
|
Production (tonnes métriques)
| ||
2007
|
2008
|
2009
| |
Chine
|
14026272
|
14274178
|
14520301
|
Mexique
|
1890430
|
2054970
|
1941560
|
Turquie
|
1759220
|
1796180
|
1837000
|
Indonésie
|
1128790
|
1092120
|
1100000
|
Espagne
|
1057530
|
918140
|
1011700
|
République dominicaine
|
29118
|
32894
|
37831
|
Jamaïque
|
8556
|
7869
|
10804
|
Belize
|
502
|
486
|
538
|
Principaux pays exportateurs de poivre(COMTRADE)
Pays
|
Exportations (Kg)
| ||
2007
|
2008
|
2009
| |
Pays-Bas
|
379,159,921
|
414,500,336
|
534,989,288
|
Espagne
|
379,047,646
|
448,842,252
|
468,407,141
|
Canada
|
75,001,764
|
114,589,139
|
79,727,971
|
États-Unis
|
108,521,477
|
100,581,505
|
99,939,433
|
France
|
45,369,100
|
46,915,402
|
23,960,224
|
Principaux importateurs de poivre(COMTRADE)
Pays
|
IImportations (Kg)
| ||
2007
|
2008
|
2009
| |
États-Unis
|
585,025,302
|
387,020,181
|
648,740,047
|
Allemagne
|
277,775,976
|
303,660,900
|
326,428,300
|
Royaume-Uni
|
147,885,984
|
149,103,400
|
135,995,933
|
Espagne
|
26,727,799
|
32,418,189
|
32,552,720
|
Pays ACP - exportateurs du poivre en 2009 (flux d'échanges par destination et volume)(COMTRADE)
Pays importateur
|
Pays exportateur
|
Quantité exportée(Kg)
|
Valeur commerciale
|
États-Unis
|
République dominicaine
|
4,710,038
|
$8,859,107
|
Belize
|
31,697
|
$90,785
| |
Jamaïque
|
31,613
|
$200,108
| |
Trinité-et-Tobago
|
18,898
|
$77,855
| |
Allemagne
|
Kenya
|
539,000
|
$1,630,000
|
Ouganda
|
58,100
|
$169,00
| |
République dominicaine
|
67,600
|
$70,000
| |
Ghana
|
21,800
|
$46,000
| |
Royaume-Uni
|
Ghana
|
2,250,821
|
$4,817,070
|
Kenya
|
1,298,733
|
$4,446,677
| |
Ouganda
|
1,068,073
|
$2,800,297
| |
République dominicaine
|
750,613
|
$1,590,481
|
Figure 2: ACP Hot Pepper Exports
Consommation, commercialisation et commerce international
Le principal consommateur de piment
dans le monde continue d’être les États-Unis, suivis par l’UE. Si plus
de 90% des importations US de piments proviennent du Mexique, les pays
des Caraïbes continuent de figurer en bonne place parmi les fournisseurs
des piments les plus forts importés aux États-Unis. Ces piments
piquants sont les variétés Scotch Bonnet, Habaneros, Moruga Red et CARDI
Green, exportées à partie de la République dominicaine, Belize, la
Jamaïque, et Trinité et Tobago.
Les prix atteints par les piments des Caraïbes sont en général plus élevés durant les mois d’automne et d’hiver aux États-Unis (novembre à avril), quand la production locale est à son niveau bas.
Les prix atteints par les piments des Caraïbes sont en général plus élevés durant les mois d’automne et d’hiver aux États-Unis (novembre à avril), quand la production locale est à son niveau bas.
Le Canada importe également des
piments des Caraïbes, mais sur une plus petite échelle. Les exportations
en direction du Canada se retrouvent le plus souvent dans les villes
avec une forte population d’Asiatiques et d’Antillais (Toronto et
Montréal), qui sont de gros consommateurs de piment.
Exception faite de la République
dominicaine, les importations européennes en provenance des Caraïbes
sont minimes et sporadiques. Les principaux importateurs sont
l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui s’approvisionnent
essentiellement au Brésil, en Israël, en Inde, au Kenya, en Ouganda et
au Ghana. Le marché européen pour les piments cultivés aux Caraïbes est
prometteur, surtout pour le Royaume-Uni, dont les zones urbaines telles
que Londres comptent nombre d’originaires des Antilles. L’existence de
vols directs entre les pays producteurs de piment aux Caraïbes et le
Royaume-Uni créent des opportunités supplémentaires pour ce marché.
Les flux en provenance du CARICOM
doivent être plus réguliers, et de strictes normes phytosanitaires
adoptées et appliquées, de façon à ouvrir de nouveaux marchés et à
préserver les marchés existants. Les exportations de Trinidad et Tobago
ont subi une réduction significative en raison de l’importance de la
consommation intérieure, qui entraîne un niveau élevé de prix sur le
marché local. Les prix que demandent les producteurs sont plus élevés
que ce que peuvent payer les exportateurs tout en restant compétitifs
sur le marché international. Les apports de la région Caraïbe ont
également souffert des modifications climatiques. De longues périodes de
sécheresse, combinées à des précipitations abondantes à l’origine
d’inondations, ont affecté négativement la production. Si le changement
climatique est un phénomène mondial, les Caraïbes y sont plus
particulièrement vulnérables en raison de la pénétration relativement
faible de nouvelles technologies comme la production sous couvert et la
lutte intégrée.
Les Caraïbes restent un acteur de
premier plan sur le marché mondial du piment, même si les statistiques
d’exportation à partir de la région sont peu élevées. La saveur et le
piquant des piments des Caraïbes leur permettent d’atteindre les
meilleurs prix, particulièrement aux États-Unis. L’émergence du Ghana et
de l’Ouganda comme producteurs importants de piments Habaneros et
Scotch Bonnet sur le marché européen va rendre plus malaisée l’entrée
sur ce marché des producteurs des Caraïbes, dont les coûts de revient
sont plus élevés. La réputation des Caraïbes pour leur production de
piments à l'arôme et au piquant supérieurs devrait être un encouragement
pour toutes les parties prenantes du secteur.
Le seul pays ACP parmi les dix
principaux producteurs de piments rouges et verts en 2009 était le
Nigéria. 28 pays ACP au total ont produit 1,056 million de tonnes de
piments, soit 3,7% de la production mondiale. Les cinq premiers
producteurs ACP étaient le Nigéria, l’Éthiopie, le Ghana, le Bénin et la
République dominicaine. Concernant les piments verts et rouges
(séchés), les pays ACP ont produit 420.753 tonnes, soit 13,4% de la
production mondiale. Les cinq premiers producteurs ACP étaient
l’Éthiopie, le Ghana, le Nigéria, la République démocratique du Congo et
le Bénin.
a) c) Production mondiale
La production mondiale de ‘noix de
muscade, macis et cannelle’ est restée relativement stable au cours des
dernières années. En 2009, la production totale était de 77.641 tonnes
(FAO, 2009) avec un rendement moyen de 0,26 t/ha. Cette production est
en baisse par rapport aux 81.332 tonnes de 2005. Les dix principaux pays
producteurs sont donnés par le tableau 7 ci-dessous.
Table 7: Top ten nutmegs, mace & cardamom producing countries in the world
Country
|
Production (tons)
2009
|
% of World Production
|
Acreage under Production (ha)
|
Yield/ha
(tons)
|
Guatemala
|
23,794
|
30.6
|
66,112
|
0.35
|
India
|
17,000
|
21.9
|
100,000
|
0.17
|
Nepal
|
9,774
|
12.6
|
14,912
|
0.65
|
Bhutan
|
9,082
|
11.7
|
7,789
|
1.16
|
Indonesia
|
8,600
|
11.1
|
76,763
|
0.11
|
Lao People’s Dem. Rep.
|
3,982
|
5.1
|
7,768
|
0.51
|
Grenada
|
2,395
|
3.1
|
6,562
|
0.36
|
Tanzania
|
795
|
1.0
|
2,500
|
0.32
|
Malaysia
|
711
|
0.9
|
1,500
|
0.47
|
Sri Lanka
|
480
|
0.6
|
1,450
|
0.33
|
WORLD
|
77,641
|
287,951
|
0.26
|
Source: FAO Statistics 2009
Figure 2: World Nutmeg, Mace & Cardamom Production – top ten producers 2008 & 2009
La production mondiale a été
relativement stable sur la période 2008-2009, avec une progression de
0,7% seulement par rapport aux 77.029 millions de tonnes produits en
2008 (Statistiques FAO, 2008). La production est concentrée au
Guatemala, en Inde, au Népal, au Bhoutan et en Indonésie. Ces cinq pays
produisent environ 88% de la production mondiale. Jusqu’en 2003,
l’Indonésie était le premier producteur mondial de noix de muscade, mais
sa production est tombée de 61% depuis 2003, quand sa production était
de 22.236 tonnes, pour arriver à 8.600 tonnes en 2009. La production du
Guatemala et de l’Inde a connu une croissance régulière durant la même
période, avec le Guatemala en première position depuis 2003.
b) Les pays ACP
La noix de muscade est produite
dans onze (11) des soixante-dix-sept pays ACP (Afrique, Caraïbes,
Pacifiques). Leur production en 2009 a été de 3.933 tonnes sur 11.023
hectares. Ce volume représentait seulement 5% de la production mondiale.
En 2008, 3.988 millions de tonnes ont été produites sur 9.182 millions
d’hectares (5% de la production mondiale). Si les surfaces cultivées ont
augmenté durant cette période, la production elle-même n’a que
marginalement augmenté. Le seul pays ACP au sein des dix principaux
producteurs était la Grenade. La production moyenne de ce groupe, avec
0,35 t/ha, était supérieure à la moyenne mondiale de 0,26 t/ha.
La Grenade fournissait autrefois
20% de la noix de muscade dans le monde, seconde derrière l’Indonésie.
En fait son surnom de « l’Île aux Épices » vient de l’importance de ces
deux épices (noix de muscade et macis) pour son économie. Cependant,
l’ouragan Ivan (2004) et l’ouragan Emily (2005) ont à eux deux détruit
90% des muscadiers de l’île. Le secteur était sinistré, et jusqu’en 2009
de nombreuses plantations n’avaient pas encore été nettoyées et
restaient inaccessibles. Cette catastrophe, combinée avec des problèmes
supplémentaires de pourriture racinaire et de maladie du dépérissement
du muscadier, a sérieusement affecté la production de la Grenade. Des
efforts concertés sont en cours pour une revitalisation du secteur de la
noix de muscade, en passant par une approche filière, en raison de
l’importance socio-économique qu’il revêt pour la Grenade.
.
Table 8: Grenada’s Nutmeg Exports by route and volume 2009
Nutmeg Importing Country
|
Exporting ACP Country
|
Quantity Exported (Kg)
|
Trade Value
|
Germany
|
Grenada
|
76,000
|
$739,000
|
USA
|
Grenada
|
91,115
|
$585,093
|
Netherlands
|
Grenada
|
77,712
|
$619,324
|
Belgium
|
Grenada
|
20,605
|
$124,516
|
Consommation
La consommation de noix de muscade
et de macis est en stagnation depuis des années. La demande mondiale
s’élevait en 2008 à 10.000 tonnes et était couverte par l’offre.
L’Europe et les États-Unis restent les principales destinations pour la
noix de muscade et le macis. La consommation de ces épices est répandue
dans le monde entier. Dans les pays du nord et de l’occident ils sont
utilisés pour la conservation des viandes et la fabrication de
saucisses, ainsi que comme arômes dans des plats sucrés, épicés, des
cakes aux fruits, des sauces aux fruits de mer et des liqueurs. Au
Moyen-Orient et dans le nord de l’Inde, la noix de muscade sert à
assaisonner les plats de viande. Les Chinois s’en servent pour conserver
les saucisses, les Japonais dans le curry de poisson, les Hollandais
dans la purée de pommes de terre, les Allemands l’ajoutent à la
choucroute et les Indonésiens à des boissons et à des cordiaux.
Commercialisation et marchés
Dans le monde :
Le commerce international de noix
de muscade concerne essentiellement la variété indonésienne, qui est
très aromatique, et la variété antillaise, au goût et à la couleur moins
marqués. Le plus souvent la noix de muscade est commercialisée entière,
décortiquée ou non. Elle est en général moulue dans le pays de
destination, et réexportée sous forme moulue ou entière.
La principale destination pour les
noix de muscade entières est l’Europe. Bien qu’elle ne prélève pas de
droits d’entrée, elle applique des règlementations sanitaires et
phytosanitaires. Les principales questions sont d’ordre nutritionnel,
hygiénique et toxicologique. La macro-propreté, la charge microbienne,
les aflatoxines, les métaux traces et les résidus de pesticides sont
régulés par les normes de sécurité des aliments. De plus, une
classification qualité grossière est faite sur la base de l’origine et
du grade du produit. Aux Pays-Bas, les noix de muscade subissent une
mouture cryogénique (-160°C) pour conserver les huiles essentielles,
donnant une poudre blanche. La noix moulue est réexportée vers d’autres
destinations importantes en Europe – Allemagne, Belgique, Royaume-Uni et
Italie.
Les États-Unis sont un autre marché
important. Ils obtiennent la plupart de leurs noix de muscade à partir
de l’Indonésie et de la Grenade. En dépit de la faible production de la
Grenade en volume, sa noix de muscade est recherchée pour sa qualité
supérieure (elle atteint les meilleurs prix). La Grenade est également
l’unique pays au monde producteur de macis de grade 1. Singapour et le
Vietnam achètent de la noix de muscade indonésienne pour la réexporter
entière. L’Inde achète des sous-grade soit directement en Indonésie,
soit via le circuit Singapour/Vietnam. La noix est extraite en Inde et
le tourteau est réexporté pour mouture en Europe et en Amérique du Nord.
Le Brésil achète des noix entières, les moud et réexporte la noix
moulue vers l’Allemagne.
La plupart des pays exportateurs
travaillent directement avec des importateurs tandis que certains
utilisent des agents installés dans les pays importateurs. Ces agents
travaillent pour le compte des exportateurs. Beaucoup de pays
importateurs ont des entreprises de broyage, dont les principaux clients
sont les industries agro-alimentaires. Ces clients sont de gros
industriels qui préfèrent traiter avec des négociants en épices bien
établis. Les contacts entre utilisateurs finaux et producteurs agricoles
sont limités.
En 2008, les dix principaux pays
exportateurs de noix de muscade, de macis et de cannelle ont exporté un
total de 55.195 tonnes, tandis que les dix principaux pays importateurs
en importaient 40.556 tonnes (Statistiques FAO 2008). La part relative
de la noix de muscade sur le marché mondial a décline de 2001 à 2009,
avec une baisse de production et une escalade des prix.
Les principaux pays exportateurs et
la valeur estimée des exportations de noix de muscade sont donnés par
le tableau 9 ci-dessous pour l'année 2009:
Table 9: Top ten nutmeg exporting countries and value of exports.
Country
|
Nutmeg
Value of exports
US $Million
|
Indonesia
|
32.6
|
India
|
17.6
|
Netherlands
|
14.2
|
Sri Lanka
|
6.2
|
Belgium
|
5.9
|
Singapore
|
5.5
|
Germany
|
5.4
|
Italy
|
3.7
|
Grenada
|
3.4
|
France
|
3.2
|
Source: CARICOM’s Nutmeg Trade (2009)-Data from the International Trade Centre (ITC) trade MAP database.
L’Indonésie a conservé sa position
de principal exportateur de noix de muscade en valeur, et pris à la
Grenade la première place pour les exportations en direction de
l’Argentine, de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Brésil. La Grenade,
autrefois 2ème exportateur mondial, est à présent en 9ème position. Ses
exportations de noix de muscade se sont contractées de manière
significative sur la période 2004-2008, passant de 2.110 tonnes en 2004 à
500 tonnes en 2008 (Statistiques FAO). Par ailleurs, le prix de la noix
de muscade de la Grenade sur le marché international était supérieur de
60% au prix moyen à l’exportation en 2009. Les problèmes de production
auxquels est confrontée la Grenade et la mauvaise compétitivité de sa
noix de muscade en termes de prix international ont contribué à cette
9ème place.
Les principaux pays importateurs et
la valeur estimée des importations de noix de muscade sont donnés par
le tableau 10 ci-dessous pour l’année 2009.
Table 10: Top ten nutmeg importing countries and value of imports
Country
|
Nutmeg
Value of imports
US $Million
|
Germany
|
13.2
|
USA
|
11.2
|
Netherlands
|
10.9
|
Vietnam & Belgium
|
9.0
|
Singapore
|
5.4
|
Japan
|
5.2
|
Italy
|
4.9
|
UK
|
4.6
|
France
|
4.2
|
Nigeria
|
4.2
|
Source: CARICOM’s Nutmeg Trade (2009)-Data from the International Trade Centre (ITC) tradeMAP database.
L’Europe et les États-Unis restent les principales destinations pour les noix de muscade sur le marché mondial.
Les pays ACP
La Grenade est le seul pays ACP
dans les dix principaux pays exportateurs. D’autres exportateurs
importants en 2009 étaient St Vincent et les Grenadines, Antigua et
Barbuda, et Trinité et Tobago. Des importations substantielles de noix
de muscade ont eu lieu à Trinité et Tobago, aux Barbades, en Guyana et
en Jamaïque.
Prix
Le prix du marché pour la noix de
muscade est en augmentation régulière depuis cinq ans. En 2009 le prix
moyen d’importation à l’échelle globale était de 5.707 $ US/tonne. Parmi
les principaux importateurs internationaux, le prix le plus élevé a été
payé par le Royaume-Uni, à savoir 10,922 $ US/tonne Si ces prix
continuent leur escalade, il existe un risque de voir la noix de muscade
et se faire substituer par un arôme artificiel, comme cela a été le cas
pour la vanille.
Perspectives d’avenir
Les producteurs de noix de muscade
du monde entier sont confrontés à des problèmes de production ; ceux-ci
sont aggravés par les problèmes de compétitivité tout au long de la
filière. Il est nécessaire de procéder à une évaluation de la filière de
la noix de muscade pour résoudre ces problèmes et tirer parti des
nombreuses innovations que le secteur a connues au cours des années.
L’avenir du secteur semble résider
dans la commercialisation de produits à haute valeur ajoutée. Différents
produits sont possibles selon les matières premières utilisées. L’huile
fixée (beurre de muscade) pourrait être raffinée pour extraire son
composant le plus riche, la trimyristine, un corps gras susceptible
d’être transformé chimiquement en d’autres produits tels que l’acide
myristique, qui a une utilisation commerciale dans le secteur des savons
et cosmétiques. Le tourteau d’extraction des huiles fixées, des huiles
essentielles et des oléorésines peut être utilisé comme combustible et
comme milieu de culture. Les coques peuvent donner du combustible, des
briquettes, du noir de carbone ou de l’aliment pour bétail. Il existe un
potentiel prometteur pour ces produits à l’exportation et les
perspectives sont encourageantes.
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